ORAN : Confession douloureuse d’un parent
d’enfant adopté.
« Les droits des enfants adoptifs en
Algérie bafoués »
ODH Tizi-Ouzou: « Tout enfant a droit à un nom, une nationalité, à l’éducation, à l’assistance médicale, et un foyer .C’est la tache de
l’état de veiller a ce que les enfants qui se trouvent en situation d’abandon totale a cause de la mort de leurs parents, ou de leur irresponsabilité, reçoivent toutes les opportunités pour
achever leur développement intégral et leur réalisation personnelle » Déclaration des droits de l’enfant.
L’histoire incroyable d’un professeur d’université
élisant domicile a Oran, Mr R.M, dont nous avons volontairement changé les initiales, et ce, suite a sa volonté de garder l’anonymat, et un éminent chercheur universitaire quelques part dans
cette institution a l’ouest de l’Algérie profonde, est digne d’une cytologie écœurante, car on n’imaginait pas que de telles choses puissent encore exister chez nous en 2013.
Apres plusieurs tentatives de toucher par
correspondance (une dizaine de lettres accompagnées bien sur de timbres coupon réponse), pour faciliter le traitement rapide quant à l’envoi de deux extraits de naissance de son fils adoptif, par
les services de l’état civil de l’assemblée communale de Bechar, ont été sans suite. Le professeur R. M, cette personne appelée ‘Kafil’ou père
nourricier, avec un enfant presque sans identité, ni mention sur ‘le livret de famille’ en age d’être scolarisé, risque sérieusement de voir l’inscription de son fils refusé a l’école maternelle,
du fait qu’il n’a pas d’acte de naissance, ni autre document administratif, sauf un tas de paperasse des services de la ’DAS’ d’Oran ,(Direction de l’action sociale).
La problématique de la garde de l’enfant,
communément appelé le’ Kafil’ ou les obligations de ce dernier, n’ayant aucun droit sur lui, il rencontrera de grandes difficultés a l’occasion de certains actes concernant son pupille .Cela
nécessitera beaucoup de démarches et une perte de temps manifestement garanti, a l’exemple de ce qui s’est passée au cours de ce voyage escarpée a la wilaya de Bechar. Notre interlocuteur
accompagné de son fils adoptif, âgé à peine de six printemps, arrive vers 12h30mn dans l’après-midi de ce mois torride de Juin de l’année en cours, en se rendent directement à l’état civil de
l’apc de ladite commune pour retirer deux malheureux extraits de naissance de son enfant adoptif.
Apres une « queue leu leu », de plus de trois
heures devant des guichets pris d’assaut par les citoyens, a l’image de ce qui se passe dans la plupart des villes du pays, l’infortuné Mr R.M, s’est vu confronté a l’un des préposés aux guichets
qu’il lui a exigé le livret de famille pour l’établissement de tous documents administratifs, actes de naissance ou de mariage. Vraisemblablement le préposé aux guichets tourné en rond pour
soutirer la fameuse dime a notre professeur, qui a très bien compris le message arrogant de cette forme de corruption des trottoirs.
« Si ne pas avoir de certificat de naissance peut
rendre la vie très difficile dans une communauté établie, qui a ratifié, pourtant, la convention sur les droits de l’enfant, se voir refuser une preuve d’identité en dehors des frontières de son
propre pays natal revient à être relégué dans le néant de l’apatridie. Et le non enregistrement de ces enfants dans le livret de famille des parents adoptifs accroît leur vulnérabilité en
interférant avec la mise en œuvre de leurs autres droits bafoués en Algérie, », lance Mr R .M, qui éprouve visiblement de la peine à contenir sa colère.
Il a fallu, l’intervention d’une personne influente
pour ramener a la raison l’irascible préposé aux guichets, pour lui faire inculquer que « l’enfant Kafil », c’est-à-dire adoptif, vu la loi islamique quant a la l’adoption expressément interdite
par le droit musulman, ne peut être consigné « malheureusement » sur le livret de famille avec ses parents adoptifs.
Abasourdi par cette discrimination des droits
civils qui en dit long, Mr R.M, qui a vu de toutes les couleurs en compagnie de son fils adoptif au cours de cette après-midi ballottée entre les préjugés des uns et la faiblesse des textes pour
une meilleure protection de l’enfance, pourrait se poursuivre longtemps.
La mésaventure de notre « conférencier », qui a eu
la malchance d’être victime d’une façon insidieuse, fallacieuse et systématique via des mentalités rigides, corrompus et irresponsable s’est considéré une seconde fois transgressé par des
vocables plus mortifiantes que des balles.
Cette odyssée reprend de plus belle pour notre
orateur apparemment désabusé par les uns et les autres, a pris une autre tournure, ou notre éminent professeur qui, en voulant réserver dans un hôtel pour se reposer et reprendre le lendemain la
route vers Oran, le réceptionniste a exigé la présentation du « livret de famille », et ce, pour justifier le lien de parenté de l’accompagnateur de l’enfant sur la fiche de
police.
Après, avoir beau lui expliquer sa véritable
appellation de « Kafil », tout en exhibant, le morceau de papier qui sert d’acte de naissance, tire son origine à diverse humiliations dont a été victime Mr R.M avec son petit bout de choux,
symbole de la pureté de l’innocence. Une humiliation !
Voyant un niet catégorique affiché de la part du
réceptionniste malveillant, qui a exagérément insisté sur ce document en question, a vu notre interlocuteur déguerpir pour prendre le premier autocar au cours de cette même fin de journée en
partance vers Oran.
Il convient enfin de souligner que cette injustice
entraîne une insécurité juridique et, partant, le déni d’un aspect essentiel de l’état de droit qui reconnaît les droits de l’enfant.
Mr R.M, qui a juré de quitter le pays ,s’active
malheureusement a faire des démarches pour s’ installer en Amérique du nord, en compagnie de son épouse et de son enfant, sera sûrement mieux considéré et respecté comme une adoption plénière
dans les pays qui se respectent, toute en respectant les droits des enfants sans distinction. Le législateur et les autorités de ce pays devraient se consacrer de toute urgence à la recherche
ciblée de solutions aux défaillances du système administrative et judiciaire existant, quand des parents parcourent ,400,600,1000 et 1200 kilomètres pour se faire remettre un extrait de naissance
, en plus des abaissements et des tabous qui en disent long. A quand un ministère de l’enfance en Algérie ? A quand la mention des enfants adoptifs sur les livrets de famille en Algérie ?
En attendant les droits des enfants adoptifs en
Algérie sont autant bafoués, que certains parents adoptifs usent de tous les stratèges pour arranger à faire inscrire les enfants apatrides sur le livret de famille, pour ne pas être traité de la
même manière de notre éminent Professeur par de piteux bureaucrates qui pullulent nos institutions rampantes et autres administrations exécrés, qui voient de l’argent de poche partout chez les
administrés.
Manseur Si Mohamed pour l'ODH Tizi-Ouzou