Fonctionnement physique et cognitif de personnes âgées de plus de 90 ans : comparaison de deux cohortes danoises à dix ans d’écart

Publié le 11 juillet 2013 par Tartempion77 @NZarjevski

Comparaison entre le potentiel évoqué enregistré en région frontale  chez un sujet de 22 ans (A) et chez un sujet de  90 ans (B). In Science & Sports Volume 21, Issue 4, August 2006, Pages 204 - 208
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0765159706000700

Un nombre croissant de personnes de pays industrialisés est toujours en vie, alors qu’elles entament leur dixième décennie. Il s’avère que c’est la survie de personnes très âgées fragiles et handicapées qui contribue le plus à cet accroissement; cet état de fait constitue maintenant une préoccupation très répandue. Afin d’étudier cette question, nous avons comparé le fonctionnement cognitif et physique de deux cohortes de nonagénaires danois, nés à dix ans d’écart.
Les personnes de la première cohorte étaient nées en 1905 et évaluées à l’âge de 93 ans (n=2262) ; celles de la deuxième cohorte étaient nées en 1915 et évaluées à l’âge de 95 ans (n=1584). Tous les membres de la cohorte étaient éligibles, abstraction faite du type de résidence où ils s’étaient retirés. Les deux cohortes ont été étudiées par enquêtes interposées selon une conception d’étude et une instrumentation d’évaluation identiques ; montrant un taux de réponses presque identique (63%). Le fonctionnement cognitif était évalué à l’aide du test mini-mental status (MMS) et une combinaison de cinq tests cognitifs sensibles aux changements dus au vieillissement. Le fonctionnement physique était évalué par mesure des activités de la vie quotidienne et par des tests de performance physique (force de préhension, chair-stand*, vitesse de marche).
La probabilité de survie de la naissance à l’âge de 93 ans était de 28% plus élevée dans la cohorte de 1915 que dans la cohorte de 1905 (6.5% versus5,06%), et la probabilité d’atteindre l’âge de 95 ans était de 32% plu élevée dans la cohorte de 1915 (3,93% versus 2,98%). La cohorte de 1915 a montré un score de mini-mental status significativement plus élevé que la cohorte de 1905 (22,8 [Déviation Standard -DS- 5,6] versus 21,4 [6,0] ; p<0,0001), avec une proportion substantiellement plus grande de participants obtenant des scores maxima (28-30 points ; 277 [23%] versus 235 [13%] ; p<0,0001). De la même manière, les scores obtenus aux tests cognitifs combinés étaient significativement meilleurs chez les sujets de la cohorte de 1915 que chez les sujets de la cohorte de 1905 (0,49 [DS 3,6] versus 0,01 [DS 3,6] ; p=0,0003). Ces cohortes n’ont par montré de différences importantes pour ce qui est des tests de performances physiques, mais les sujets de la cohorte de 1915 ont obtenu des scores de mesure des activités de la vie quotidienne supérieurs que ceux de la cohorte de 1905 (2,0 [DS 0,8] versus 1,8 [0,7] ; p<0,0001).
Bien que plus âgés de deux ans au moment des évaluations, le sujets de la cohorte de 1915 a obtenu de meilleurs scores aux tests cognitifs et aux tests d’activités de la vie quotidienne, suggérant qu’un nombre croissant de personnes vivent plus longtemps avec un fonctionnement global (cognitif et physique) meilleur. Prof Kaare Christensen MD et al, in The Lancet, Early Online Publication, 11 July 2013

*test permettant de mesurer la force des membres inférieurs (note du traducteur)Financement: Danish National Research Foundation; US National Institute of Health – National Institute of Aging; Danish Agency for Science, Technology and Innovation; VELUX Foundation

Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ