C’est pas de ma faute !
Alors Rudy, encore un 5 en maths et un 3 en français ?
J’y peux rien, c’est vrai M’dame, c’est pas de ma faute !
C’est pas de ma faute
Mon père boit.
Ma mère fait le trottoir.
Je travaille sous une table.
J’ai perdu ma sœur.
Et encore, j’vous dis pas tout.
C’est pas de ma faute, M’dame.
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Céline : Dites, Kevin, vous êtes cousin de Champollion ?
Kevin : Champo qui ?
Sophie : Champollion… Kevin… Champollion, le découvreur des hiéroglyphes.
Bref, votre rapport est intéressant… une fois que l’on est parvenu à vous déchiffrer.
Kevin : ah oui, mais c ’est pas de ma faute.
Enfant, j’habitais une ruine.
A 10 kilomètres du premier village.
J’allais à l’école à pied.
Dans le froid, la tourmente…
J’arrivais gelé, du coup, j’écris mal.
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Mansour : Si mes calculs sont bons, vous êtes en retard pour la quatrième fois ce mois- ci Audrey :
Audrey : euh…ce n’est pas de ma faute, Mansour, le RER était en panne.
Mansour : alors là, je m’incline.
Et jeudi dernier il fonctionnait bien le RER… j’étais dedans !
Audrey : Ok, mais j’étais en retard à cause de la crèche qui était en grève à cause de…
Mansour : c’est bon, Audrey, c’est bon… finalement, vous n’êtes pour rien dans ces quatre retards, c’est ça ?
Audrey : Pour rien, je vous assure, c’est pas de ma faute.
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Scènes du quotidien.
Déclinables à l’envi.
Leur point commun ?
Toutes s’appuient sur un même discours : c’est pas de ma faute.
Entendez, je suis victime.
D’ailleurs Audrey, Kevin et Rudy s’y attardent bien plus longtemps que sur la recherche de solutions aux problèmes.
Souvent même, ce raisonnement dure toute une vie.
Or le discours de victime est un paravent, un masque.
Il vise à :
S’excuser par avance de ne pas faire ni atteindre ce qu’il est pourtant dans vos cordes de faire ou d’atteindre.
Effacer vos manquements, bourdes et erreurs.
Il passe sur vos impairs quand, d’habitude c’est l’inverse (impair et passe !).
Aaah la belle phrase : C’est pas de ma faute :
Discours typique de celui qui n’endosse aucun échec… mais veut bien, dans un ultime effort, endosser les succès.
Insatisfaisant, n’est-ce pas ?
Bien évidemment, les historiques personnels existent, les circonstances extérieures (et atténuantes) aussi.
Et des quantités de situations justifient de dire : ce n’est pas de ma faute.
Je sais de quoi je parle.
C’est pourquoi j’en parle.
Mais il convient de dépasser le stade du c’est pas moi.
De rétablir l’équilibre entre les choses.
De fuir l’approche victime au profit d’un autre, autrement plus porteuse.
D’où ces quelques – chaudes – recommandations.
Points clés