Keko vous en met "Plein les yeux"

Par Juval @valerieCG

Encore une BD, celle ci est espagnole et a reçu le le prix de la meilleure oeuvre espagnole du Salon de Barcelone de 2003


Keko n’est pas un auteur espagnol, c’est L’AUTEUR espagnol actuel en matière de BD. Il a travaillé pour Madriz, qui est en quelque sorte la version espagnole de Metal Hurlant dans les années 1980 avant de lancer ses premiers albums. Plein les yeux est (pour l’instant j’espère) l’unique version traduite de ses œuvres.

Plein les yeux est un polar dans la veine des films des années 50. Des flingues, des hommes en borsalino, des femmes glamours et du whisky pour oublier. Un homme est retrouvé mort. Un autre est interrogé, mais les vapeurs de l’alcool embrouillent sa mémoire. Le livre retrace les méandres de ses souvenirs sur ses dernières 24h.

Planches des pages 10 à 13

Le talent de Keko rend l’oeuvre hypnotique. Du rouge, comme des taches de sang sur un noir et blanc sec et taillé au couteau rend l’atmosphère oppressante. On a la gueule de bois et les tripes qui se tordent, comme cet homme qui ne sait pas s’il est coupable mais ne l’exclue pas. Keko reprend et s’approprie les codes graphiques des années 50 : les typographies, les couleurs, l’encre grasse, le remplissage. On retrouve aussi l’utilisation de l’esthétisme des comics, de la publicité, des sigles politiques pour une mise en abîme de la société. Un côté pop art ; on pense un peu (ok, un peu et de loin, mais quand même) à Lichtenstein.

Keko travaille actuellement à l’adaptation d’un roman de Henry James. C’est pas que je sois impatiente mais je les aime tout les deux.