Certes les dépenses de médicaments poursuivent un léger fléchissement, mais la consommation en volume reste stable, à raison de 48 boîtes par an et par Français, comme en 2011. Ce nouveau rapport d’analyse des ventes de médicaments en France, remboursables ou non, réalisées en officines et dans les hôpitaux, montre certes un montant total des ventes en recul à l’officine, une reprise des ventes de génériques en 2012 mais aussi, au sein des 2.800 substances actives accessibles, une montée des biothérapies, ces dernières contribuant, de plus en plus, à la dynamique économique du marché pharmaceutique.
Médicaments issus des biotechs et médicaments orphelins : Ainsi, si le secteur hospitalier reste avec des consommations en CA en progression de + 3 %, il se caractérise par la part prépondérante des antinéoplasiques (action sur l’ADN) et des immunomodulateurs (action sur le système immunitaire), et notamment les produits issus des biotechnologies, comme le Bevacizumab, indiqué dans le traitement des cancers, qui représente en 2012 le chiffre d’affaires le plus élevé du milieu hospitalier, ou le trastuzumab, indiqué notamment dans les cancers du sein. Ainsi, alors que les 25 médicaments les plus vendus aux hôpitaux représentent en 2012 près de la moitié du marché hospitalier, 10 de ces médicaments parmi les plus gros chiffres d’affaires à l’hôpital sont des biothérapies.
Les médicaments orphelins sont également parmi les plus prescrits à l’Hôpital, représentant un CA > 590 millions d’euros, soit près de 10 % du montant total des ventes hospitalières de médicaments.
La dynamique du marché ne repose plus sur les blockbusters d’usage largement répandu mais procède d’un recours accru aux médicaments ciblés qui relèvent souvent de la biothérapie. Car en ville aussi, les spécialités pharmaceutiques soumises à prescription médicale obligatoire (PMO) constituent l’élément moteur de la croissance du marché pharmaceutique. Si l’hôpital qui traite les cas les plus graves, prescrit les molécules les plus ciblées et les plus innovantes, en ville, sur les 30 substances actives les plus vendues (en valeur) en 2012, 29 concernent des spécialités de PMO.
Le marché de la prescription médicale facultative remboursable se caractérise, a contrario, par une absence presque totale d’innovation et donc une quasi-impossibilité de croissance : Antalgiques et anti-inflammatoires d’usage très répandu (paracétamol, ibuprofène), médicaments destinés aux pathologies hivernales les plus courantes, antispasmodiques, aucune spécialité nouvelle, ce sont tous des médicaments commercialisés depuis des dizaines d’années.
Idem au niveau des génériques, qui progressent de 3% en valeur et représentent désormais 14 % du marché en CA et plus de 26 % en quantités, ce sont bien les PMO qui font la croissance (). Ainsi, sur les 30 substances actives les plus vendues (en valeur) en ville en 2012, 29 sont des spécialités de PMO. Et ce sont, le plus souvent les médicaments appartenant aux classes les plus onéreuses qui occupent les premiers rangs.
La dynamique du marché liée à l’innovation : En conclusion, si les médicaments traditionnels ou blockbusters, destinés à des populations larges, conservent un poids élevé dans la consommation française de médicaments (en particulier les hypocholestérolémiants), la dynamique du marché se déplace des médicaments aux indications ciblés, donc destinés à un nombre beaucoup plus faible de patients, mais parfois pour de très longues périodes.
Source: ANSM Rapport 2012 d’analyse des ventes de médicaments en France (Vignette Gemme)
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