Nouvelle rubrique sur le Blog La Maison Musée ! Véritable casse-tête dans l’appellation de cette nouvelle catégorie : il fallait quelque chose qui ne soit pas trop prétentieux et légèrement aventurier avec une pointe de "Ca vous interpellera facilement". Est né "Lu pour vous", articles dans lesquels nous essayerons, autant que faire se peut, de découvrir ou de revoir certaines œuvres : littéraires; BD; Comics … En somme, quelque chose qui, mot à mot ressemble à un récit, trait par trait fait figure d’œuvre graphique.
Nous ne présentons plus The Walking Dead. Mais, avant d’être ce que nombre d’entre nous connaissent via l’adaptation en tant que Série TV voire en jeu-vidéo avec la surprenante adaptation de Telltale Games, (Test rédigé précédemment ici) Walking Dead est surtout et avant tout une Bande-Dessinée.
Derrière l’œuvre, trois hommes aux talents distincts mais complémentaires. Robert Kirkman est derrière le scénario de The Walking Dead. L’homme des idées, du récit, et du dialogue bénéficie du soutien, du moins pour les deux premiers tomes, de 2 coups de crayon complémentaires apportés par Tony Moore & Charlie Adlard.
Revenons peut-être sur l’apport de Robert Kirkman sur l’œuvre, que l’on pourrait qualifier de réaliste; d’échanges relationnels et émotionnels au sein des dialogues créés dans Walking Dead. L’émotion nait surtout de l’interaction du public à la lecture; mais dont l’écriture souffre, peut-être et ce, souvent, de simplicité. On aurait peut-être aimé un peu plus de recherches de ce côté, même si cela convient aisément au thème de la survie; du désordre provoqué par une infection inconnue et – dans ce premier tome du moins – inexpliqué. A dire vrai, il y a souvent de très bonnes intentions derrière chaque tirade; reste à savoir s’il s’agit d’une traduction littérale ou de la véritable intention de l’auteur, mais … Difficile d’être réellement ému par certains passages supposés l’être. Par exemple, Rick et son fils auront cet échange : "C’est pas pareil que tuer ceux qui sont morts, Papa."
L’avantage du jeu-vidéo (Telltale Games) comme du Comics Walking Dead reste leur soutien par quelque chose de visuel. Et quelle apparence … L’univers "Zombiesque" Walking Dead a pour particularité d’être entièrement en Noir & Blanc : si cette technique aura ses défenseurs et ses mécontents, preuve en est que le jeu des niveaux de gris, des détails mais aussi l’ensemble des personnages ne perdent rien à cela. Au contraire; ce choix apparait comme un élément judicieux à la transmission de l’émotion et à la singularité des évènements de The Walking Dead. Ce que le scénario a d’indicible; ce qui est assez "horrible" : (Le Comics est uniquement recommandé au "Public Averti", et pour cause …) l’univers dessiné est d’une "finesse effroyable". Le support BD y joue pour beaucoup également; mais il y a cette idée de décor qui se découvre subitement et avec une violence qui aurait peut-être été différente avec de nombreuses variations de teintes et de couleurs
Glenn fait une apparition marquée dans The Walking Dead (Telltale Games). Tout porte à croire que la BD commence tout juste en simultanée à la moitié du jeu-vidéo.
Assez triste à décrire, mais la dimension graphique vaut le détour. Si les personnages ne sont pas en reste, on sent tout de même que les crayonnés et le travail est surtout effectué sur les fameux "Walkers" (Rôdeurs) : la dimension pestilentielle; les transformations physiques notables … Visuellement, on notera aisément un effort "plus rapide", davantage tenant de la suggestivité concernant les protagonistes au cœur de l’aventure. Du moins, en général, quelques traits définissent quelques personnalités : nous pensons notamment à Glenn (Tiens ! Un personnage de The Walking Dead Telltale Games !) ou encore Shane.
Rick se réveille d’un long Coma … Pour plonger dans un nouveau cauchemar.
Bref, cette sensation d’horreur se livre à nous, elle se lit et elle se partage nettement avec le héros de ce premier Tome "Passé Décomposé" : Rick. Policier de son état; dans un Coma depuis une arrestation ayant mal tournée … Nous plongeons en quelque sorte dans un abyme effroyable où les "morts" renaissent à la recherche de nouvelles proies : toutes celles ne leur étant pas semblables. Un tantinet cliché; il n’est toutefois pas inintéressant de suivre principalement ce personnage pour sa méconnaissance de ce qu’il est advenu des Etats-Unis, de ce nouveau visage d’un pays dévasté où le "Monde que nous connaissons a disparu. Définitivement." Cliché aussi, de cette quête rapide de sa famille, évacuée lors des évènements d’infection … Mais la magie opère tout de même : parce que les relations entre les personnages sont toujours une pierre angulaire dans l’univers Walking Dead. Et de ce côté, on ne lésine pas sur les portraits distincts et variés rencontrés au fil des pages. Malgré de nombreux déjà vus, de redites dans le genre "Zombie", le Tome 1 de Walking Dead s’en sort admirablement bien avec ses personnages qui errent dans une (sur)vie difficile et surtout … Donnant forcément l’envie de poursuivre l’aventure, d’avoir la suite "au prochain numéro".
Walking Dead ne manque pas d’être une expérience à vivre déclinée en un peu moins de 20 Tomes … Des idées pertinentes dans cet univers de survie sont abordées; peut-être avec la maladresse de certains dialogues (Volontaire ?) mais ce que l’on peut ici considérer comme "l’incipit" du Comics Walking Dead est un aperçu intéressant à avoir. Notamment à mettre en parallèle au jeu-vidéo The Walking Dead (Telltale Games) : clairement, on sent que le titre vidéoludique a su retranscrire à la fois un design quasi parfait des personnages créés mais permettre sous un autre format les mêmes émotions. Par rapport aux épisodes Point’N'Click; aucune redite puisque la BD et le jeu mettent en scène des personnages différents. Quelques références sont possibles, notamment avec la présence de Glenn … Mais s’essayer aux deux expériences n’a rien d’incompatible. Au contraire.
Peut-être encore plus que le jeu-vidéo, le Comics est, clairement et surement, à ne pas mettre en toutes les mains. Ce n’est pas qu’une impression de singularité soutenue par un Noir & Blanc superbe qui est effrayant : certains passages le sont véritablement, le tout soutenu par des dessinateurs talentueux dans leur domaine et ce, tout au long des quelques 142 pages.
Disponible dans de nombreuses librairies au tarif de 13,95€, il n’est pas certain que sur le Blog La Maison Musée nous suivions l’ensemble de la série étant donné le tarif unitaire de chaque volume … Une lecture donc recommandée pour les plus curieux; bien qu’il existe cette impression nette que The Walking Dead (Telltale Games) puisse suffire à lui seul pour être introduit dans l’univers !