En 2009, Félix van Groeningen nous livre son troisième long-métrage : « La merditude des choses ». C‘est l’adaptation du livre de Dimitri Verhulst, « De Helaasheid der Dingen ». Ce film a été présenté au festival de Cannes en 2009 à la Quinzaine des Réalisateurs et reçu le prix Art Cinéma Award – Mention Spéciale. « La merditude des choses » sortait en France le 30 décembre 2009.
Synopsis : Gunther Strobbe a 13 ans et une vie compliquée. Le jeune garçon partage le toit de sa grand-mère avec son père et ses trois oncles. Quotidiennement, il baigne dans un climat de beuveries effrénées, de drague éhontée et de glande constante. Tout porte à croire qu’il subira le même sort, a moins qu’il ne parvienne à se "démerder" de là …
Après avoir traité des amis dans « Des jours sans amour », Félix van Groeningen s’attaque à la famille avec « La merditude des choses ». Il reprend les clés qui font la réussite de son précédent film et les adapte à ce nouvel environnement. On se retrouve avec une famille vivant sous le même toit, et se considérant comme une véritable mafia. Des liens très forts entre les personnages sont tout de suite mis en avant, afin de mieux cerner ce lien invisible qui les relit les uns aux autres. Il faut avouer que les personnages possèdent une sympathie communicative qui touche d’amblé le spectateur. En plaçant, le spectateur au cœur même de cette famille avec le personnage du jeune garçon, Gunther Strobbe, il accentue davantage cette sympathie que l’on peut ressentir à leurs égards.
Justement, s’il y a bien un personnage pivot c’est Gunther ! En plus d’être le narrateur de l’histoire, sa relation avec son père est l’un des axes principaux du film. Avec ce rôle du père, Félix van Groeningen retrouve l’acteur Koen De Graeve, avec lequel il avait déjà travaillé sur « Des jours sans amour ». Je connais très peu la filmographie de Koen De Graeve, mais je pense pouvoir affirmer que son rôle dans « La merditude des choses » est sûrement l’un de ses plus beaux ! Cette relation père/fils, déjà très forte à l’écriture, trouve une autre force grâce à l’interprétation de ces deux acteurs. Une alchimie est visible à l’écran entre eux et donne une sincérité forte au film !
Félix van Groeningen va beaucoup s’amuser avec l’image du film. Il donne par moments des tons et couleurs différents à certaines séquences, notamment une un peu marron. Ce teint de photographie marron rajoute au fait que les personnages vivent dans une pauvreté non dissimulée. En plus de cela, la photographie du film va utiliser d’autres variantes, comme le noir et blanc, et contribue, ainsi, à l’identité du film qui se démarque grâce à cela. Le réalisateur utilise aussi un récit non-linéaire et permet que les événements passés répondent au récit présent et inversement. Tout en étant dans le même style que ces précédents films, Félix van Groeningen livre un film original et authentique possédant son identité propre.
« La merditude des choses » est un film sincère sur la vie d’un garçon ayant grandi entouré de toute sa famille et qui veut s’en défaire. La patte du réalisateur, Félix van Groeningen, est très reconnaissable et donne toute sa force à ce récit profondément humain.
La merditude des choses. De Félix van Groeningen. Avec Koen De Graeve, Kenneth Vanbaeden, Valentijn Dhaenens, Johan Heldenbergh, Wouter Hendrickx, …
Sortie en France le 30 décembre 2009.
Ce film a été vu dans le cadre de la sélection « Made in Belgiëque » du Festival Paris Cinéma de 2013.