Je ne suis pas du genre à pousser une gueulante sur mon blog. Dans la vraie vie, oui, tout le temps, mais là n’est pas le sujet.
Je voudrais juste faire une petite mise au point tout à fait personnelle sur les a priori qu’ont certains sur les travailleurs à la maison, parce qu’à force d’entendre ces petites réflexions, on en arrive à les croire et se dire que non, on s’écoute trop et que nos journées ne sont pas SI difficiles.
Avant d’entamer ma reconversion, j’avais déjà une petite idée de ce qu’allait être mon quotidien professionnel à la maison. Ayant déjà travaillé à distance pendant ma grossesse, je savais qu’il y avait des avantages et des inconvénients à cette situation. Comme partout et pour tout type de job, en somme.
Quand Liloute n’est pas avec moi, donc (pour l’instant) 4 jours sur 5 (Au mois d’Août, elle sera là tous les jours, on va bien rire…), je suis un travailleur indépendant « normal », avec son planning et sa to do list. Certes, je peux très bien me lever à 10 heures, mais je perdrais du temps de travail assez précieux. Et pour moi, une bonne journée de boulot commence dès le matin, car je suis plus performante dans la tranche 8-12 heures (et 20-22 heures, mais là c’est une autre histoire!), voire 13-16 heures. Et si il y a bien quelque chose que je déteste, c’est avoir le sentiment d’être en retard et d’avoir perdu du temps.
On ne peut pas dire que je croule sous le travail, mais j’ai quelques obligations professionnelles, des engagements que j’ai pris. Ce n’est que le début, mais comme je cumule plusieurs projets, forcément, cela demande une certaine organisation.
Entre le blog qui prend de l’ampleur (et j’en suis ravie, je vous remercie), les articles à rédiger de façon bénévole, mon « travail », les heures de code et de conduite à l’auto-école, les rendez-vous administratifs divers et variés, sans oublier l’entretien de l’appartement… Parce qu’il ne faut pas oublier qu’en travaillant à la maison, on a l’état de propreté de notre logis sous le nez toute la journée ! Ce qui comprend la nécessité de faire le ménage, d’avancer sur les lessives en retard, la paperasse qui s’entasse aussi vite que la vaisselle sale dans l’évier… Sauf qu’on ne peut pas être sur tous les fronts, et qu’au bureau, on n’aurait pas la tentation de remédier à tous ces petits problèmes ménagers.
Mais comme on est à la maison on a le temps, apparemment. L’appartement se doit donc d’être impeccable puisque je suis sur place et qu’en plus je n’ai pas ma fille (le luxe!), gardée alors que je suis « disponible » (mais quelle mauvaise mère) ! Au fond, ça me fait bien rire, puisque je me sens 10 fois mieux en tant que femme, mère et épouse depuis mon virage professionnel. De plus, je n’ai pas le droit d’être fatiguée, overbookée ou surmenée… Je suis chez moi tout de même ! A croire que je bosse en pyjama (et j’aurais le droit), 30 minutes par jour, le reste du temps en train de dépenser l’argent durement gagné par monsieur sur les sites de vpc ou jouer aux jeux facebook.
En réalité, hormis les trajets travail/maison et la pression inhérente aux métiers du commerce, je me sens nettement plus occupée maintenant. J’ai beau être chez moi, cela nécessite pas mal d’organisation pour être à jour dans mes obligations, mais aussi se motiver à contacter des gens pour travailler, car le travail ne tombe pas du ciel en indépendant. Et encore, je suis toujours en formation donc j’ai toujours une oreille compatissante pour m’écouter, et pas encore la pression financière qui me prend à la gorge.
Car il faut bien le dire, si le travailleur à domicile « se la coule douce » selon ce qu’on pourrait croire, au niveau salaire, il faut donner de sa personne (non, pas dans ce sens là, quand même…). Mais au fond ça me convient, et je suis consciente de la chance que j’ai de pouvoir exercer mon activité de chez moi et à mon rythme.
Et même que, parfois, c’est Liloute qui bosse à ma place :p
Donc, pour parler concret, mon activité de maman freelance ne consiste pas à trainer toute la journée devant mon pc, en mangeant de la pizza dans une maison poussiéreuse. Je grossis le trait, bien sûr, mais parfois c’est un peu ce qui ressort de certaines conversations.
Et si je peux organiser ma journée comme il me plait, j’avoue qu’il est préférable de travailler en même temps que la plupart des gens. Même si je me retrouve de plus en plus souvent à travailler le soir ou les weekends. Mon bureau, je vis dedans … forcément, il est parfois dur de faire la séparation. Je n’ai pas de collègues à qui raconter mon weekend à la pause déjeuner (bon, je n’ai pratiquement jamais eu de collègues, ça aide), pas de trajet qui m’oblige à sortir de la maison (en dehors des courses, les détours à la poste de quartier, l’auto école…), pas de petit rituel du matin. Mais, encore une fois, ça me plaît comme ça.
Ce n’est ni plus dur ni plus facile que ma vie de working mum. C’est juste différent. Il est certain que si on me donne le choix, je garde ma situation actuelle : plus de temps avec ma fille et l’homme qui partage ma vie, l’impression d’être aux commandes de mon existence, mais c’est peut être l’effet de la nouveauté.
Il y a du bon comme du moins bon dans chaque situation, le tout est d’y trouver son compte. Pour avoir été une maman qui travaille à l’extérieur, une maman qui travaille chez elle, une maman en congé parental (je déteste le terme « au foyer »), je pense m’être fait ma petite idée sur ce qui me va et me va moins. Mais je n’irais certainement pas juger quelqu’un sur le fait qu’il travaille de chez lui, ou qu’il garde ses enfants pendant que son conjoint bosse, lui, parce que d’une part c’est un choix personnel, et d’autre part je ne sais pas comment et avec quelle facilité il organise ses journées.
A bon entendeur…