Je viens de terminer Bilbo le Hobbit de J.R.R. Tolkien (oui c’est dans cette vieille édition – qui appartenait à Chéri – que je l’ai lu).
Petit retour en arrière : il y a de nombreuses années maintenant, j’ai découvert la trilogie du Seigneur des Anneaux qui m’avait fait tomber amoureuse de la Terre du Milieu. Quand Peter Jackson l’avait adaptée au cinéma, j’avais cru défaillir de bonheur quand j’ai vu pour la première fois la Comté se matérialiser à l’écran (pour la peine, j’étais même allée voir La communauté de l’anneau deux fois).
Pourtant, alors que j’étais – et que je suis toujours – très fan, je n’avais jamais lu Bilbo le Hobbit. Plus les années passaient, moins j’en avais envie, parce que je me disais que je n’avais plus 9 ans depuis trop longtemps. Finalement, Peter Jackson s’est attaqué à Bilbo au cinéma et moi, je me suis dit que c’était l’occasion de savoir – enfin – ce qui lui était arrivé dans son ‘histoire d’un aller et d’un retour’. Au passage, j’ai bien aimé ce film, l’histoire est certes moins prenante et les enjeux moindres que dans Le Seigneur des Anneaux, mais les images sont si belles…
J’ai donc attaqué le livre il y a plusieurs semaines (mois ?) et, bien que le style soit très fluide et très simple, j’ai eu toutes les peines du monde à arriver au bout, parce que j’ai eu bien du mal à me passionner pour cette histoire de nains voulant récupérer leur or.
On m’a souvent dit que j’étais restée très jeune dans ma tête – voire même que j’avais parfois l’âge de mes filles – pourtant, force est de constater que même si l’évolution est lente, on change. Sans qu’on s’en rende compte, on perd bribe par bribe, jour après jour, son âme d’enfant. Comme si notre imagination se ridait elle aussi et qu’elle avait besoin de stimulations de plus en plus grandes pour fonctionner. Et sur moi, Bilbo, le livre, n’a pas été d’un grand effet.Cette idée m’avait déjà traversé l’esprit lorsque j’avais vu les films de Miyazaki, Princesse Mononoké et Le voyage de Chihiro, et que je m’étais fait huer quand j’avais osé dire que j’avais trouvé ça d’un ennui profond. Quelqu’un m’avait dit alors que c’était parce que j’avais perdu mon âme d’enfant, or je suis à peu près persuadée que même enfant, je n’aurais pas aimé. J’avais donc répliqué par un ‘Pffff’ dédaigneux.
Aujourd’hui, je me dis que c’est dans l’ordre naturel des choses : même si ça prend plus ou moins de temps pour chacun d’entre nous, la voix de l’enfant que nous étions finit par chuchoter et il faut tendre l’oreille pour l’entendre. Malgré tout, je reste persuadée que, même s’il s’éloigne, il est essentiel de ne jamais perdre contact avec son enfant intérieur, parce que c’est à travers ses yeux qu’on arrive encore à s’émerveiller.
C’est donc au nom de mon enfant intérieur que j’attends avec impatience le deuxième volet de la trilogie du Hobbit de Peter Jackson ^^.