Touche pas à mes couches

Eric Zemmour à la marge mais surtout Valérie Pécresse font aujourd'hui polémique après leurs prises de parole au sujet de la réforme du congé parental voulue par Najat Vallaud-Belkacem qui réduit celui-ci à 2,5 ans au lieu de 3 ans, sauf si le père s'y colle.

"Pensez-vous que le plus grand nombre sont les pères qui ont envie de changer des couches ? [...] Il faut certes inciter les pères à prendre un congé mais ils le prendront d'autant plus volontiers avec un enfant un peu plus âgé, et cela sera socialement mieux vécu par les entreprises de voir les pères s'impliquer dans des problèmes un peu plus compliqués."

Avouons que les mots de Valérie Pécresse manquaient effectivement de finesse. Voire qu'ils étaient totalement hors de propos.

La question posée par cette réforme n'est justement pas de débattre pour savoir si oui ou non les hommes doivent changer les couches, ni même s'ils ont un rôle à jouer auprès des nourrissons.
Au contraire, le vrai problème de cette réforme est qu'elle touche une question familiale. Elle touche au principe même de subsidiarité. Nous devons refuser que l'Etat décide à la place des familles, à la place du couple en l'occurrence, ce qui est bon pour elles. Que diable viendrait-il faire dans cette galère subjective? La répartition des rôles au sein de la famille ne regardent en rien l'Etat. Tout comme cette "religion laïque" que veut nous imposer Vincent Peillon. Le gouvernement devrait comprendre que la famille a le seul et unique pouvoir légitime d'éduquer ses enfants. Même en faisant des erreurs.

Il y a certainement des abus, des schémas trop faciles, des traditions négatives parfois. Il y a surtout des convictions différentes sur l'apport mutuel du père et de la mère dans les constructions de l'enfant, du couple et de la famille toute entière. Mais jamais l'Etat ne devrait s'autoriser à légiférer. Qui est-il pour juger? Aujourd'hui il demande aux pères de "changer les couches" pour reprendre les propos déplacés de Valérie Pécresse, et demain?  

Le congé parental s'adresse d'ores et déjà autant aux pères qu'aux mères. Les faits montrent que son utilisation est quasi-exclusivement féminine. Chacun peut avoir une opinion sur le sujet mais c'est à la famille de décider. Seule. Et si elle le fait mal, l'Etat n'a qu'une seule attitude à avoir : se taire.