James Noël, « maître d’œuvre » de la revue Intranqu’îllités, est un poète haïtien dont j’ai lu récemment ce recueil publié par la maison d’édition québécoise Mémoire d’encrier. En ouvrant le livre, deux noms me sont venus à l’esprit : Arthur Rimbaud et Gérard de Nerval. Mais c’est un peu faire fausse route que de vouloir filer vers le dix-neuvième siècle. « Un jour la poésie sortira du marché de la poésie / la poésie sortira de sa tanière / et prendra la route toute seule / comme une grande ». Le tonnerre se fait entendre et craque et brûle. L’incandescence est partout. Il y a un « poème pour une fille qui a du chien » et puis un hommage qui s’achève dans un « poème-fleuve ». C’est vif, c’est d’aujourd’hui. C’est la langue de James Noël. « Tonnerre me brûle, les mots ont encore de beaux jours devant eux ».