Cette nouvelle est un spin-off du roman Anamorphose de Nathy, revenant sur le passé d’un des personnages. Elle propose de nous expliquer pourquoi Lucrezia est devenu un être si cruel et si sanguinaire. Pour le coup, l’objectif est raté: Shérida est déjà une sanguinaire avant même de devenir vampire, c’est justement ce qui attire l’attention d’Astarte. Passé cela, l’histoire est plutôt bien fichue: on découvre une société vampirique qui se gave de stupre et de sang, et le jeu du transfert du pouvoir et du désir se fait plutôt bien.
Ce que j’ai aimé, c’est une plume directe, franche, qui va droit au but et qui n’essaye pas d’être pudique ou de nous épargner. La scène de sexe parvient à être d’une grande sensualité sans vulgarité, et les scènes de violences sont elles aussi très crues, ce qui nous prouve que l’auteure ne nous prend pas pour des enfants. Néanmoins, si j’ai beaucoup aimé le début in medias res, j’ai trouvé que cette nouvelle avait des longueurs notamment au début et à la fin, qu’elle se lançait dans de grandes explications en racontant des périodes très longues ce qui donne un effet de grande lourdeur là où je préfère les nouvelles concises et ramassées dans un art de l’instant.
La Chasse - Au petit matin, Gilles et sa compagne Hélène sont brutalement tirés de leur sommeil par un groupe
J’ai eu beaucoup plus de mal à avancer dans cette nouvelle. Pourtant, elle était prometteuse: on aurait pu en faire une course-poursuite effrénée, à l’action incessante. Pourtant, on ressent davantage la longueur de cette chasse que son intensité: des verbes à l’imparfait, des phrases et des paragraphes très longs, l’effet a été contre-productif chez moi. De même, on ne sait au départ ni pourquoi Gilles et Hélène sont poursuivis, ni par qui, ni même qui ils sont, ce qui avait un grand potentiel de révélation. Mais je suis un peu passé à côté de celle-ci, puisque je me suis mis à confondre tous les personnages, à ne plus savoir lesquels étaient des vampires ou non parmi les poursuivants, les combattants croisés, les alliés. Bref: c’était très laborieux et surtout, je ne voyais pas du tout où on voulait en venir, passé la première moitié. J’ai trouvé la fin décevante, manquant de panache. Cette histoire est donc resté un peu superficielle pour moi.
Dans l’ensemble, j’ai trouvé des attraits à la plume de Nathy, notamment sa capacité à créer un univers sanglant et sensuel. Mais je n’ai pas adhéré à sa manière de construire les nouvelles. Je pense que son style correspond mieux à des romans et qu’il vaut mieux commencer par Anamorphose plutôt que par ces nouvelles.
La note de Mélu:
Un grand merci au forum
Un mot sur l’auteur: Nathy (née en 1967) est une auteure française mais également une illustratrice.
catégorie “prénom”