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Tour : quand Froome explose les watts…

Publié le 09 juillet 2013 par Jean-Emmanuel Ducoin
L’entraîneur Antoine Vayer est formel. La performance du leader des Sky samedi dernier dans les Pyrénées a de quoi nous inquiéter.

Tour : quand Froome explose les watts…

Chris Froome.

Depuis Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Comme toujours sur le Tour dès qu’une performance paraît stupéfiante, les rumeurs plus ou moins étayées sur de nouvelles formes de dopage circulent dans la caravane. Le solo de Chris Froome, samedi dans les Pyrénées, a par exemple laissé Antoine Vayer douteux. L’ancien entraîneur de Festina et grand pourfendeur des exploits suspects détaille dans Le Monde ce qu’il a vu. Et calculé scientifiquement. «Ce qui compte pour appréhender l'état sanitaire du peloton, explique-t-il, ce sont les puissances en montagne. Deux radars étaient placés dans les Pyrénées. Qu'indique leur relevé? En deçà de 410 watts, c'est sans garantie mais humain, entre 410 et 430, c'est suspect, jusqu'à 450 miraculeux, et au-delà mutant. »Le décor est planté.
Vayer passe aux chiffres: «Dans le col de Pailhères, derrière le Colombien Quintana à 390 watts, certains des 27 coureurs, avec 372 watts, n'ont pas fait que s'échauffer pendant 47'58'' avant d’aborder Ax. Des coureurs comme l’Irlandais Daniel Martin et le Français Jean-Christophe Péraud ont ainsi fini placés avec 401 watts dans ce premier radar d'Ax qui concluait l'étape, en 25'47'', après cinq heures d'efforts. (…) Peut-on briller sur le Tour 2013 sans se doper? La réponse est oui. Mais Froome, lui, est là pour gagner. Il a donc relégué Dan Martin à Ax 3 Domaines à 2'34'', sur la seule montée finale en développant 446 watts. D'autant plus inquiétant que cette performance quasi mutante le place à seulement deux petits watts de la prestation effarante du duo Armstrong-Ullrich en 2003… Deuxième coureur flashé dans la montée d'Ax: son coéquipier Richie Porte avec 435 watts miraculeux. La Sky n'a pas touché terre samedi.»
Face à ces statistiques miraculeuses, le patron des Sky, Dave Brailsford, tente de répondre comme il le peut. Interrogé par notre confrère du Figaro, Jean-Julien Ezvan, il assure: «Je comprends que les gens essaient de faire des calculs de watts, de puissance, pour essayer de déceler du dopage. C'est tout à fait normal. Mais il faut quand même faire attention. Dire qu'au-dessus de telle ligne il y a dopage et en-dessous non, c'est dangereux il me semble. Il faut être prudent.» Et pourquoi la formation Sky ne souhaite-t-elle pas rendre publiques les analyses de ses coureurs? Réponse du boss: «Nous avons des personnes qualifiées qui suivent tous ces dossiers et ont parfois du mal à comprendre. C'est impossible de rendre cela public. Notre souhait est de connaître les limites naturelles des performances au-delà desquelles on ne peut pas aller. Mais il ne faut pas oublier que les performances évoluent. L'être humain ne cesse de s'améliorer.»
On appréciera au passage que, selon Brailsford, les «personnes qualifiées» chez Sky aient «parfois du mal à comprendre»… Sans commentaire. 

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