Edward Snowden est un héros des temps modernes. Grâce à des hommes courageux comme lui ou Julian Assange, la société civile s'immisce dans les affaires du monde, et désormais, il devient de plus en plus difficile pour les puissants de ce monde d'agir sans rendre de comptes. En rendant publics les agissements des services secrets américains (la NSA en l'occurrence), Edward Snowden a permis au monde entier de s'apercevoir que la soit disant plus grande démocratie du monde, n'hésité pas à agir comme la première des dictatures.
Ainsi, le programme PRISM a permis à la NSA d'écouter les principaux organes de décision de l'Union Européenne et des principales puissances d'Europe. On ne peut que comprendre et approuver la colère des dirigeants européens. Elle est justifiée. Pourtant, cette colère n'est malheureusement que de façade et il y a un vrai malaise qui s'installe.
En effet, l'affaire PRISM n'est qu'un paravent qui cherche à camoufler quelque chose de bien plus grave qui risque de nous toucher tous au quotidien. Sans publicité, presque en cachette, l'Union Européenne s'pprête à négocier des accords de libre-échange avec les Etats-Unis. Autrement dit, Bruxelles contre l'assentiment des peuples d'Europe est en train de soumettre l'Union Européenne au diktat économique et libéral des Etats-Unis.
Il faudrait une Union Européenne forte, et par là même une France forte pour mener ces négociations, si malheureusement elles doivent être menées. Malheureusement les signaux envoyés ne vont pas dans ce sens, bien au contraire. Face à l'affaire Snowden, on aurait pu s'attendre à une réponse forte de l'Europe, qu'elle refuse de s'asseoir autour de la même table tant que des explications claires n'auraient pas été fournies par l'administration Obama, par exemple. Ce ne sera visiblement pas le cas. Pire, sous la pression des Etats-Unis, la France, l'Italie et le Portugal refusent le survol de leur territoire à l'avion du président bolivien sous prétexte qu'Edward Snowden pourrait être dedans.
Dans ces deux cas, les pays européens, et particulièrement le nôtre, ce que l'on ne peut que déplorer, ce sont couchés devant les Américains. La raison en est simple, nous avons des dirigeants politiques sans envergure qui sont sur la même ligne politique libérale que les Américains.
Il n'y a rien à attendre de bon de cette Europe-là, tant qu'elle sera dirigée par des Barroso, Merkel ou Hollande. Il n'y a rien à attendre de bon des négociation transatlantiques qui vont s'ouvrir bientôt. C'est une nouvelle lutte qui s'annonce, mais elle est dans le droit fil de celles que mènent les Grecs, les Portugais ou encore les Turcs.