Travailler et voyager: Jeremy nous dévoile ses petits secrets…
J’aimerais partir plusieurs mois en voyage, mais je ne peux pas car ça représente un grand investissement d’argent. FAUX!
Bien sûr, il faut certainement avoir une mise de départ pour prendre l’avion et les autres dépenses en début de voyage, mais une fois sur place, il y a plusieurs moyens de financer son trip. Travailler en voyageant, c’est tellement 2013. Heureusement, pour nous tous qui rêvons de partir pour un long séjour à travers le monde, Jeremy du blog Road Calls nous dévoile ses techniques pour travailler à l’étranger et continuer à voyager librement!
Peux tu te présenter?
Salut ! Alors je suis Jérémy, j’ai 25 ans pour encore quelques semaines, et je viens d’une petite ville sur les côtes normandes, Cherbourg. Je suis journaliste de profession (d’abord dans le sport, puis dans le “news” classique), et mon métier actuel c’est blogueur sur www.roadcalls.fr (j’y raconte mes récits de voyage).
Quel est ton parcours et que fais tu en ce moment comme travail ?
J’ai eu un parcours assez classique jusqu’à mes 23 ans. Bac ES, puis DUT information communication, et enfin licence pro en journalisme audiovisuel. J’ai bossé pour plusieurs chaînes de l’ouest de la France, dont un an et demi au sein d’un club de foot pro (comme journaliste, pas comme joueur, hein
En avril 2011, le lendemain de mon retour d’un voyage au Népal, j’apprends que la petite chaîne normande qui m’emploie doit mettre la clé sous la porte. En juin 2011, je fais ma rentrée dans les stats officielles du chômage.
Entre temps, j’ai attrapé le virus des voyages. Dès que j’avais 3 jours de repos consécutifs, je sautais dans un avion Ryanair et je m’envolais pour la Norvège, le Danemark, l’Espagne ou l’Écosse. Je suis vite devenu accro à ces petites escapades à droite à gauche. Et petit à petit, je me suis surpris à devenir de plus en plus frustré. Frustré de ne pas pouvoir rester plus longtemps, de devoir dire au revoir à des gens que je commençais à peine à connaître, de devoir abandonner une culture que je commençais tout juste de découvrir. Dans un coin de ma tête, je me disais qu’un jour, je brûlerais le billet d’avion retour et je resterais là-bas!
Alors le jour de mon licenciement, j’ai pas réfléchi très longtemps. J’ai rendu mon appart’ et j’ai acheté un billet pour le Portugal. En me disant : “carpe diem baby”.
Tu parles ! Carpe Diem, c’est cool dans les films, mais dans la réalité, t’as intérêt d’avoir un plan, sinon c’est retour au bercail illico. Je me suis vite rendu compte que j’avais besoin de financer mon voyage : au minimum de quoi m’acheter à manger et payer mes nuits d’auberge. À ce moment là, j’ai envisagé de rentrer en France, bosser à Mcdo, mettre de côté, et repartir. Mais comme j’avais annoncé à tous mes potes que je partais pour longtemps, ma fierté a repris le dessus : hors de question que je revienne tout penaud quelques jours après mon départ. Alors j’ai cherché des moyens de financer mon voyage PENDANT le voyage, sur place. J’en reparle juste en dessous
Depuis quand travailles tu en voyageant?
C’est venu très rapidement après mon départ. En fait, quand j’ai compris qu’il me fallait gagner de l’argent pour financer mes voyages (je sais, je suis un peu long à la détente), je me suis mis à rencontrer d’autres voyageurs qui avaient la même problématique. Certains étaient obligés de rentrer chez eux pour “faire le plein” avant de repartir. Eux ne m’intéressaient pas. En revanche, ceux qui m’intriguaient, c’était ceux qui voyageaient EN travaillant.
J’ai un trait de caractère assez particulier : je suis hyper indépendant. Je déteste recevoir des ordres, avoir un patron qui me dit quoi faire. J’ai l’impression d’être lobotomisé. Du coup, il me fallait un job où j’étais mon propre patron. Où j’étais libre de gérer mes horaires, mon organisation, tout ça. Alors j’ai commencé par bosser comme journaliste freelance, puis en rédacteur web (j’ai écrit des articles pour pas mal de sites, sur des sujets passionnants comme la réparation de robinetterie ou l’élevage de coquelicots en milieu urbain – j’exagère à peine). Ca m’a permis de financer les 3/4 premiers mois de mon voyage. Et puis j’ai voulu changer et j’ai lancé mon entreprise de conseils en relation presse. En gros, j’étais attaché de presse indépendant : je créais des communiqués et des dossiers de presse pour des entreprises, et je les mettais en contact avec les journalistes de mon réseau. Je faisais tout à distance, grâce à la magie d’internet.
J’avais juste besoin d’un ordi et d’une connexion wifi correct, et je pouvais bosser! D’ailleurs si mes clients savaient d’où je leur envoyais mes presta, ils hallucineraient je crois, ahah ! Bref, dans le guide, j’explique les deux facettes du financement d’un voyage en étant sur place :
-> comment trouver un boulot NORMAL de salarié à l’étranger (genre serveur dans un restau français, comment faire pour enseigner les langues ou la musique sur place, etc.), en me basant sur les expériences des voyageurs que j’ai rencontré (j’ai simplement fait mon travail de journaliste en allant chercher de l’information et en la mettant à disposition dans le livre),
-> comment travailler à distance, que ce soit en tant que freelance comme je l’ai fait à mes débuts, ou comme entrepreneur comme je suis en train de le faire actuellement (je gère m+on blog de voyages désormais, et cet été je suis en France pour lancer un nouveau projet dans le tourisme, dans ma région natale, que je piloterais à distance également).
Ça c’est pour la partie “métier”. Dans le guide, j’explique aussi des astuces, des techniques pour gagner de l’argent de manière ponctuelle, en utilisant ses propres compétences (on a tendance à oublier que dans beaucoup de pays, c’est ça qui compte, et pas les diplômes).
Dans un chapitre, je parle d’une bonne dizaine de jobs qui permettent de mettre entre 1000 et 2000€ de côté par mois, tout en voyageant dans les plus beaux coins de la planète, en étant nourris, logés, et blanchis, le tout dans un des cadres les plus luxueux du monde… Dans un autre, je montre l’endroit exact où se rendre pour se faire embaucher en moins de 5 minutes (c’est un job qui peut rapporter jusqu’à 3000€ par mois si on se bouge ! par contre c’est physique et c’est pas le genre de trucs qu’on fait pendant des mois, mais ça rapporte bien !).
Bref, la plupart des gens pensent que financer un voyage à l’étranger, c’est compliqué. En réalité c’est assez simple si on sait quoi faire, comment s’y prendre, et où aller.
Ah oui, et comme je suis parti encore loin de la question de départ, j’ai bossé depuis ces pays-là : Portugal, Irlande, Suède, Espagne, Hongrie, Italie, Belgique, Hollande, Estonie, Lettonie, Lituanie. Et prochainement : Canada et USA ! Je reste dans le monde occidental par goût personnel (je n’aime pas le sentiment d’être un porte-monnaie sur pattes, ce qu’on peut ressentir dans beaucoup de pays d’Asie par exemple), mais évidemment on peut faire tous ces jobs lors d’un voyage au Pérou ou ailleurs
Pourquoi as tu eu envie de faire un livre sur ce sujet?
Le message que je veux partager, en publiant ce libre, c’est: si vous vous empêchez de voyager parce que vous avez peur de manquer d’argent, vous faites une grosse connerie.
Faites l’inverse : partez PUIS trouvez un moyen de gagner votre vie PENDANT le voyage. Parce que contrairement à toutes les idées reçues, c’est simple ! Et dans, disons 20/30% des cas, c’est à la fois plus FUN et ça rapporte DAVANTAGE qu’un boulot classique, à 35 heures par semaine, dans un bureau avec de la moquette sur les murs en banlieue parisienne.
J’ai tellement été frustré de ne pas voyager autant que je le voulais, je sais ce que ça fait. Si vous voulez voyager, n’attendez pas la retraite ! Vous n’êtes même pas sûrs d’y arriver en bon état. Partez maintenant, et vous trouverez un moyen de gagner votre vie sur place, d’une façon ou d’une autre ! Parce qu’il y a FORCEMENT un job qui vous plait, des compétences que vous pouvez utiliser, ne serait-ce que d’enseigner le français ou l’anglais à l’étranger par exemple (le français plutôt en Europe, et l’anglais en Asie).
Pour les curieux, je raconte mon histoire dans le détail et j’explique le sommaire précis du livre sur cette page
Merci beaucoup pour l’interview
Merci à toi Jeremy, et petite note personnelle: sachez qu’au Pérou, j’ai rencontré plusieurs Français et Québécois qui donnaient des cours de français dans les collèges français et à l’Alliance Française. S’ils peuvent le faire, vous le pouvez aussi!