En invalidant les comptes de campagne du candidat Sarkozy en 2012, le Conseil Constitutionnel réalise une grande première, et s’émancipe enfin de tout arrangement politique entre les grands partis. Mais dans le même temps, il met en péril, financièrement, l’un des deux plus grands partis politiques français. ET si l’UMP disparaissait du jour au lendemain?
Sans chercher à justifie rune quelconque clémence vis a vis d’arrangements avec la loi, on peut se demander à qui profiterait l’invalidation des comptes et la disparition éventuelle de l’UMP. Au Parti Socialiste? Au Front National? A une droite recentrée? Quel bloc pourrait se construire sur les bases d’une UMP ruinée? Et qui mènerait les prochaines campagnes, européennes et municipales?
Je ne pense pas qu’une démocratie puisse se permettre de voir un grand parti disparaître corps et biens en quelques semaines. La nature ayant horreur du vide, seuls les extrêmes en profiteraient pour se renforcer. Plus que sanctionner l’UMP, c’est sanctionner celles et ceux qui ont pris le risque de mettre le parti en péril qu’il faudrait. Le candidat Sarkozy a joué un jeu dangereux, il me paraîtrait normal que ce soit lui et son équipe qui en fasse les frais, et non la génération d’élus capables de porter le renouveau de la droite (si tant est qu’il soit possible).