Les Frères musulmans et le président Morsi n’ont jamais eu de plan crédible pour l’économie égyptienne. Et l’on peut douter du fait que les dirigeants de la Fraternité connaissent finalement la signification du mot « plan ». Au cours de la dernière année, la conjoncture économique en Égypte est allée de mal en pis. Il semble que l’on se rappellera du bref mandat de M. Morsi à la présidence probablement en grande partie pour son bilan économique désastreux – une année marquée par une baisse de la croissance du PIB, une réduction des réserves de change et une forte augmentation du chômage.
Les marchés noirs sont également une caractéristique de l’héritage économique des Frères musulmans. Les contrôles des prix et des capitaux ont entraîné des pénuries et un dévissage substantiel de la valeur de la livre égyptienne. En conséquence, les Egyptiens ont vu l’inflation détruire leur niveau de vie. En outre, les contrôles ont généré la pénurie de devises étrangères et de nombreux produits, comme l’essence. Face à une totale aberration économique des politiques des Frères musulmans, l’inflation et les statistiques officielles des prix se sont éloignées de la réalité, et le marché noir est rapidement devenu une source de soutien matériel que le gouvernement des Frères musulmans ne pouvait pas fournir.
Comme cela est illustré par les graphiques qui suivent, l’histoire d’une économie égyptienne en déclin c’est l’histoire d’une livre égyptienne en difficulté - et des problèmes d’inflation (21,2% par an) qui l’accompagnaient.
Ces tendances se sont révélées fatales pour M. Morsi et les Frères musulmans. Alors que les dernières heures de M. Morsi consistaient en leçons sur « la légitimité constitutionnelle », les égyptiens n’écoutaient pas - ils étaient préoccupés par une livre en plongeon total et un taux d’inflation à peu près deux fois et demi plus élevé que le taux officiel. Les politiques de M. Morsi et des Frères musulmans ont bien sûr contribué puissamment à l’implosion de l’économie égyptienne. En dernière analyse, le peuple égyptien a enseigné à M. Morsi et aux Frères musulmans une dure leçon : le pain s’avère plus important que les idées.
Steve H. Hanke est professeur d'économie appliquée à l'Université Johns Hopkins et analyste au Cato Institute. Le 9 juillet 2013. Cet article a paru initialement en anglais sur le site du Cato Institute.