On les aime ou on les déteste. On les conspue ou on les idolâtre. Ce qui est sûr, c’est qu’ils ne laissent jamais indifférents, nos gouvernants. Voici donc Charles Charles, le président des Etats-unis de la République, fraîchement élu avec 50, 1 % des voix, aux dépens de son adversaire Robert Robert. Charles Charles, profession président, c’est le titre de l’album de Marc Dubuisson et James, paru en juin chez Delcourt.
Les premiers pas de ce président au bec d’oiseau (comme tous les personnages de l’album) prêtent à sourire, si ce n’est plus. Ainsi quand le président reçoit sa première délégation étrangère avec à sa tête le premier ministre de Ploucosie, un pays sans ressources et sans idées; On parle économie avec des billets de Monopoly et on joue au « Céçuikidikié »! Incompétent, inexpérimenté, machiste, mal conseillé, ce président imaginaire détonne, non sans rappeler parfois plusieurs hommes politiques ayant réellement exercé le pouvoir…
Une satire en 23 tableaux
Une visite officielle, une marée noire, la consition de la femme, la communication, la corruption, la soumission à l’autorité sont quelques-uns des thèmes évoqués au fil de ces 23 épisodes comprenant chacun 28 cases. C’est serré, efficace, d’un humour parfois inégal mais au total on s’amuse bien à discerner dans cet univers un peu foutraque les travers bien réels de nos chefs d’état.
On doit cette satire du pouvoir à deux auteurs qui ne sont pas des débutants dans cette veine du strip court développée par exemple dans le très réussi Dans mon open space (Dargaud).James fait par ailleurs le buzz depuis quelques mois à travers son blog « jeveuxtravaillerpourlecanard » dans lequel il croque avec délices avec un certain Guillaume Bouzard, déjà connu par les fidèles de Case départ…
- Charles Charles, profession président
- Scénario: Marc Dubuisson
- Dessin: James
- Editeur: Delcourt (collection Humour de rire)
- Parution: juin 2013