ROCK/COLDWAVE - Après dix ans d’absence, David Bowie sort un nouvel album, THE NEXT DAY, produit par Tony Visconti, son vieux complice. C’est sombre, intelligent, brillant, d’une richesse incroyable, varié… Ah, David !
Personnellement, j’ai été envoûtée par "Where Are We Now " qui sonne mélancoliquement Coldwave et dont les paroles évoquent une période difficile (addiction à la cocaïne). On retrouve quelques vieilles connaissances aux détours de certains titres : "I’d Rather Be High" lorgne du côté des Beatles ; Presley est cité dans le sublime "You Feel So Lonely You Could Die" (ma préférée) et de "How Does The Grass Grows ?" (The Animals). The Kinks arrivent énergiquement avec le riff sublime et ravageur de "(You Will) Set The World On Fire".
En grande partie très électriques, les titres ne sont pas rapides mais claquent et les guitares sont aussi tranchantes qu’une scie ; La voix de Bowie, les chœurs délicats et les cordes simplement majestueuses donnent à l’ensemble une pureté esthétique. Il ne faut pas l’oublier, Bowie est un artiste, un vrai. Cet album est à la fois sombre, joyeux, désespéré et d’une vitalité remarquable.
Avec THE NEXT DAY, Bowie met, entre les mains de tous, un petit résumé ce qu’il a apporté à la musique depuis les quarante dernières années. Il a toujours été en avance sur son temps, les mentalités et les esprits obtus. Peu grand public jusqu’à présent, cet album lui ouvre toutes les portes. Bowie a touché tout le monde au moins une fois, par une chanson, un look (il aurait fallu voir, pour s’en convaincre, l’expo au musée Victoria&Albert Museum à Londres pour se pâmer devant près de 300 objets, costumes etc.) ou même une attitude et c’est tant mieux pour la vie artistique. Pour la vie, tout court aussi.