En réussissant à imposer Mr Morsi à la présidence de la République égyptienne, les Frères Musulmans avaient mis un pied dans la porte du pouvoir. En faisant voter au forceps une constitution à leur main, la porte s'est encore ouverte un peu plus. Pourtant, à deux mois de futures élections législatives, la situation est loin de s'être éclaircie en Egypte, et les démocrates, les vrais, ceux qui par leur obstination farouche ont obtenu la chute de Moubarak, n'ontt pas encore perdus la partie.
La façon dont s'est déroulé le scrutin est porteur d'espoir, même si cela ne garantit rien. Certes, la constitution aurait été approuvée par 64 % des votants, mais non seulement ce résultat est apparemment entâché de nombreuses fraudes, mais en plus on est loin des 70 ou 75 % qui étaient attendus. En outre, il convient de relativiser fortement ce vote, puisque seuls 32 % des Egyptiens ont voté. La vraie information est là : les Frères Musulmans réputés très organisés, ayant une forte capacité à mobiliser leurs troupes, ne représentent qu'un gros quart de la population.
De toute évidence, les immenses manifestations contre le projet de constitution ont créé un véritable doute chez les Egyptiens. Il y a donc un véritable espace politique à conquérir dans l'objectif des législatives de février. A cela, il y aurait une condition indispensable : que l'opposition démocratique arrive à s'unir sur un programme sérieux et crédible.