Dans l’excitation des événements que connait actuellement l’Egypte, les marocain(e)s, comme ils l’ont montré durant ce qui a été qualifié avec une précipitation lamentable de ”printemps arabe”, se sont encore une fois lancés dans des discussions sans fin sur la situation politique dans notre pays et sur les solutions envisageables pour en sortir!
Et la blogoma, encore vivante, n’échappe pas heureusement à la tendance!
Dans ce cadre, je viens de lire un billet fort intéressant de notre ami Omar Hayani intitulé “QUEL BILAN POUR LE GOUVERNEMENT BENKIRANE I ?“
Je vous laisse le plaisir le découvrir ses développements et pour ma part je ne retiendrais que la dernière phrase : “La seule réforme pouvant sortir le Maroc de son marasme et de le ramener sur la voie de la démocratie : instaurer une monarchie parlementaire. Une vraie.”!
Affirmation péremptoire, sans appel et n’admettant aucune contradiction, que celle formulée par Omar! Il a trouvé la formule magique pour sauver le royaume!
Le Maroc devrait passer à la monarchie parlementaire ou sombrer dans la plus sombre des situation dont je laisse à Omar la responsabilité de nous en indiquer les contours!
Mais qu’est-ce donc que une monarchie parlementaire?
Le définition la plus basique serait celle-ci : “ Une monarchie est dite parlementaire lorsque le gouvernement nommé par le monarque, est responsable devant un parlement disposant du pouvoir législatif“.
Mais il faut ajouter un ingrédient indispensable concernant le rôle du monarque : le roi règne de manière symbolique!
O.K.! Les choses étant claires et sachant de quoi on parle, peut-on dire que la proposition de notre ami Omar, reprise par beaucoup d’autres, soit la panacée pour notre pays?
Notre schéma constitutionnel semble très proche de cette définition :
- un chef du gouvernement issu du parti arrivé en tête des élections législatives et nommé par le souverain.
- un parlement doté d’un pouvoir législatif très large.
- des relations rationnelles entre gouvernement et parlement, avec toutes une série de procédure que les étudiants de première année de droit public maitrisent en principe.
- un monarque jouant le rôle d’arbitre, avec des pouvoirs spécifiques, nés de l’histoire spécifiques de notre pays, comme “la comandature des croyants”.
Et pourtant, depuis la mise en place de cette constitution, la situation politique du Maroc est bloquée, sclérosée, figée comme si les acteurs politiques étaient incapables de s’adapter à la nouvelle donne.
- Le S.G. du P.J.D. au lieu de gouverner en coalition continue de se comporter en chef de parti! Il a oublié qu’il n’a que 111 députés sur 320 représentants de la nation et que sa position est instable.
- Le P.I. n’a rien compris à la coalition gouvernementale depuis l’élection à sa tête de Hamid Chabat : il rue dans les brancards gouvernementaux mais demande l’arbitrage du roi!
- L’opposition ne joue pas son rôle : au lieu d’exiger que son rôle soit reconnu comme le prévoit la constitution, elle joue au chat et à la souris avec le chef du gouvernement.
- L’ensemble de la classe politique ferme les yeux sur les grands problèmes auxquels le pays doit faire face (régionalisation avancée, indépendance de la justice, corruption, etc) pour se focaliser sur des détails personnels sans intérêt pour le Maroc.
Cette situation ne participe pas à redonner confiance dans les partis et les hommes politiques!
Alors comment militer pour une monarchie parlementaire, qui donnerait encore plus de pouvoirs aux partis et à ceux qui les dirigent?
Il faut donc savoir raison garder et nous remettre en question, tous autant que nous sommes, citoyen(ne)s lambda qui nous esquivons lâchement à chaque élection pour venir pleurnicher après les résultats, militants qui négligent le terrain et le peuple pour se concentrer sur FACEBOOK ou TWITTER, hommes politiques préoccupés par leurs situations personnelles et par les postes à occuper!
La démocratie s’apprend, elle se mérite! Elle ne se décrète pas pas plus qu’elle n’est attribuée! Aucune constitution, quelque soient les formules utilisées et quelque soient les procédures prévues ne peut aboutir à la démocratie si ceux qui sont en charge de la mettre en œuvre ne sont pas eux-même profondément démocrates!
Je crains bien, ami Omar, que ton appel à la “monarchie parlementaire” ne soit qu’une nouvelle, vaine et inutile esquive : le changement viendra de nous ou ne viendra pas!