Alors que le 30 juin dernier, le Sunday Times lançait l’alarme en informant qu’au Royaume-Uni, avec l’accord du Department for Environment, Food & Rural Affairs (DEFRA), de la viande de bœuf atteint de tuberculose bovine (bTB), est vendue aux transformateurs de produits alimentaires et exportée vers Europe, alertant sur le risque de contracter la bTB par la consommation de viande, le DEFRA réplique, au 4 juillet, avec la mise en place d’un plan visant à débarrasser l’Angleterre de la bTB dans les 25 ans qui viennent.
Le Sunday Times avait accusé le Defra de vendre des dizaines de milliers de bovins malades, abattus après un contrôle positif à la tuberculose bovine (bTB) à des traiteurs et transformateurs de produits alimentaires, pour aboutir en fin de compte dans les cantines scolaires, les hôpitaux et à l’armée ou pour être transformés en produits cuisinés ou en nourriture pour lanimaux. Sans informer les consommateurs finaux. Plus encore, le journal avait accusé le Defra de gagner avec ces ventes « de carcasses » près de 10 millions de £ par an.
Le DEFRA ne nie pas l’existence du problème au Royaume-Uni, qualifiant la tuberculose bovine de première priorité en santé animale. 28.000 bovins auraient été abattus cette dernière année, "menaçant la pérennité de l’élevage bovin britannique ainsi que la santé de la faune et du bétail". Selon un porte-parole, cité par le Huffington Post, « toute la viande provenant de bovins abattus en raison de la tuberculose bovine doit être soumise à des contrôles rigoureux de sécurité alimentaire de pouvoir être admise à la consommation » Cette affirmation semblant bien confirmer l’hypothèse de la vente de la viande contaminée.
Le Defra réagit donc en se donnant 25 ans pour éradiquer le bTB. Le plan doit également permettre d’éviter la diffusion de la bTB dans des régions britanniques jusque-là épargnées, ainsi que sa propagation hors des frontières, et doit s’inspirer des stratégies mise en place en Australie, Nouvelle-Zélande, Irlande et dans les Etats-Unis. Il envisage aussi le développement de nouvelles techniques, vaccins et nouveaux tests de diagnostic pour lutter contre la maladie.
Un risque de contamination humaine faible mais pas exclus : Le National Health Service, à la suite cette alerte, rassurait en jugeant le risque de contamination humaine faible mais sans l’exclure. En effet, la bTB est causée par la bactérie Mycobacterium bovis, proche de la bactérie « humaine » (Mycobacterium tuberculosis) et comme elle, affecte principalement les voies respiratoires et les poumons. La maladie se transmet dans les troupeaux par inhalation de gouttelettes infectées mais peut affecter différent mammifères sauvages et domestiques, autres que les bovins, comme les porcs, les cerfs, et des blaireaux. Les bactéries bTB peuvent également infecter les humains et les cas signalés relèvent principalement de la consommation de lait non pasteurisé ou de produits laitiers. La transmission à l’homme est également possible par contact étroit avec des animaux infectés mais ce mode de contamination est très rare ou encore par contact direct avec une plaie, comme ce qui peut se produire lors de l’abattage, par exemple.
Quelles données sur l’exportation ? Le Sunday Times « récidive » au 6 juillet en faisant état de l’exportation de la viande britannique vers la France, la Hollande et la Belgique, après avoir été vendue par l’agence vétérinaire du gouvernement à une entreprise de viande située sur le sol britannique, mais de nationalité irlandaise, sous contrat d’abattage avec l’agence gouvernementale de 1.000 têtes testées positives à la bTB. Ensuite, l’exportation des carcasses se ferait « en routine » compte-tenu du risque sanitaire jugé très faible par le Defra…
Source: DEFRA Bovine TB strategy launched to make England disease free within 25 years
Lire aussi:VIANDE contaminée: La tuberculose bovine panique le Royaume-Uni –