Réduire ne sert à rien, il faut préférer l’arrêt complet de la cigarette. Du moins, pour le risque de décès prématuré. C’est ce que confirme, à nouveau, cette étude de l’Université de Glasgow qui constate des taux de mortalité similaires chez des fumeurs qui ont réduit leur tabagisme en comparaison d’ex-fumeurs. Une exception cependant, chez les très gros fumeurs, qui semblent trouver un avantage de survie avec la réduction de leur tabagisme.
Les chercheurs ont analysé les données de 2 cohortes de fumeurs écossais. La première, la Collaborative Study portait sur 1.524 hommes et femmes âgés de 40 à 65 ans, évalués à deux reprises, en 1970-1973 et en 1977. La seconde, l’étude Renfrew / Paisley portait sur 3.730 hommes et femmes âgés de 45 à 64 ans, évalués également à 2 reprises, en 1972-1976 et 1977-1979. Tous les participants ont été suivis jusqu’en 2010 et répartis selon l’intensité de leur tabagisme (0, 1-10, 11-20, ou ≥ 21 cigarettes par jour). L’évolution de leur tabagisme a été prise en compte entre la première et la seconde évaluation.
Le chercheurs ne constatent aucune différence significative du risque de décès entre le groupe de fumeurs ayant réduit leur consommation de cigarettes et ceux l’ayant maintenue. Ainsi le risque relatif de ceux qui ont moins fumé vs autant fumé est estimé à RR : 0,91 dans la première étude et à RR : 1,08, dans la seconde.
En revanche, arrêter porte ses fruits : Le taux de mortalité s’avère bien plus faible chez les ex-fumeurs à la fois dans la 1ère étude collaborative (HR : 0,66) et la seconde (HR : 0,75), en comparaison des fumeurs.
· Mais, petit espoir, dans la première étude, les auteurs notent une réduction du risque de décès chez les très gros fumeurs (> 20 cigarettes) lorsqu’ils réduisent leur tabagisme. Cette réduction du risque est alors même comparable à celle observée chez les ex-fumeurs.
Des résultats qui confirment que la réduction du tabagisme ne peut être et ne doit pas être communiqué comme un objectif en soi, dans la lutte contre le tabagisme. Mais qui ne contredisent pas que la réduction du nombre de cigarettes peut être une étape intéressante vers l’arrêt complet.
Il faut rappeler ici cette étude de l’Université de Liverpool qui, a contrario, suggérait que la diminution du taux de tabagisme peut réduire la mortalité en 6 mois, montrant un bénéfice à très court terme d’une tentative d’arrêt du tabac.
Source: American Journal of Epidemiology doi: 10.1093/aje/kwt038 online July 3, 2013Does Smoking Reduction in Midlife Reduce Mortality Risk? Results of 2 Long-Term Prospective Cohort Studies of Men and Women in Scotland (Visuel Fotolia)
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