Sitôt dit, sitôt commandé : le sommet des dieux, tome 1 de Jirō Taniguchi
Je voulais un vrai manga, lecture à la japonaise et tout et tout. Et en même temps, je voulais un sujet qui m’intéresse. J’ai trouvé tout ça avec le sommet des dieux….J’aime la montagne. J’y suis née, mes parents sont (aujourd’hui encore) des alpinistes chevronnés. Pas à fond dans la performance, non, pas du tout, mais dans le plaisir d’arriver en haut…(Fin de l’apparté).
Le sommet des dieux comporte 5 volumes, de près de 300 pages…On n’est pas un petit bouquin de poche…On suit Fukamachi, jeune photographe grimpeur japonais qui revient d’une expédition ratée dans l’Himalaya. Ratée parce le sommet n’a pas pu être atteint et surtout qu’il y a eu dévissage et chute mortelle de 2 grimpeurs. Fukamachi traine dans Katmandou, incapable de rentrer au Japon…et tombe, par hasard, dans une boutique, sur un appareil photo utilisée lors d’une vieille expédition qui avait connue également un final funeste. Cet appareil pourrait livrer des secrets ou en tout cas, des détails sur ce qu’il a pu se passer. Dans ce volume, l’appareil photo est surtout prétexte à nous faire rencontrer un homme, Habu, japonais qui jadis fut un grimpeur de génie, et que Fukamachi croise en Inde.
A son retour au Japon, Fukamachi, intrigué par cette personnalité, va rencontrer différentes personnes ayant connu Habu. Nous suivons donc, et c’est vraiment le cœur de ce livre, le parcours de ce montagnard, qui, depuis son adolescence, ne vit que pour et par la grimpe, les exploits, la recherche de la reconnaissance…
C’est passionnant, vraiment ! Je ne suis pas sure qu’il faille absolument être fana de montagne pour apprécier, même si l’action se passe essentiellement en hauteur… Mais c’est aussi l’aventure humaine qui est passionnante. La vie de cet homme, Habu, orphelin, que la montagne va révéler, est vraiment romanesque. C’est pourtant un homme qui n’attire pas la sympathie. Qui se fâche régulièrement avec ses compagnons de cordée. Qui se retrouve seul, souvent…Qui affirme être convaincu de couper la corde d’un équipier si celui-ci peut l’entraîner dans sa chute…et qui va se retrouver confronter à cette situation….
Au terme de ce volume, on ne sait pas grand chose des secrets de l’appareil photo et de cette aventure du début du XX siècle qui a mal tournée…On ne sait pas vraiment dans quelle direction l’auteur veut nous faire aller…mais moi, j’ai bien envie d’aller plus loin…
Il s’agit, on le découvre à la dernière page, d’une adaptation d’une œuvre originale de Baku Yumemakura. Il a été couronné par le Prix du Dessin, au Festival d’Angoulême en 2005.