Après la défaite aux législatives de celui dont il avait été la cause de l’invalidation, et qu’il a soutenu jusqu’au bout (même alors qu’il a décidé de quitter l’UMP pour l’UDI), Jacques Leroy, qui a toujours été élu avec le soutien du maire en place ou en devenir, et battu dans le cas contraire, s’est affolé pour son avenir politique. Lui qui condamne le fait que des élus aient décidé de quitter le maire pour soutenir Sylvain Berrios, a malgré tout décidé de se lancer dans une aventure personnelle, soutenu par son mentor Bernard Vincens, le candidat malheureux des municipales de 2001 face à Jean-Louis Beaumont (dont il avait été pendant des années le premier adjoint mais qui avait refusé de lui laisser la place).
Il a donc commencé par déclarer dans les journaux que le maire était « démonétisé », a annoncé qu’il souhaitait être candidat en 2014, a traité le mandat d’Henri Plagnol d’ »expérience malheureuse » (tout en continuant à être son 1er adjoint et à voter avec lui toutes les délibérations), et a même été plus loin lors du dernier conseil municipal en annonçant qu’il ferait payer à Henri Plagnol, de sa poche, la fameuse brochure de 108 pages distribuée à tous les Saint-Mauriens. Annonce faite, non pour sauver les finances de la ville déjà bien mal en point, mais surtout pour éviter d’être invalidé s’il était associé à ce document.Mais que s’est il passé pour qu’il renonce si vite (moins de 3 jours) et s’affiche de nouveau avec Henri Plagnol dans les tracts du Maire ou lors de déjeuners festifs ?
Quatre raisons probables à cela :
Premièrement, Henri Plagnol a certainement indiqué à Jacques Leroy que s’il voulait conserver sa voiture, son bureau, sa collaboratrice et surtout ses indemnités, il ferait bien de faire attention à ne pas aller trop loin…
Deuxièmement, Henri Plagnol a probablement rappelé à Jacques Leroy qu’il allait avoir du mal à convaincre les Saint-Mauriens qu’il ignorait tout puisqu’en qualité de 1er adjoint il bénéficie d’une délégation générale de signature, et qu’en qualité de délégué aux finances il vise toute les factures et marchés publics de la ville. Sans compter que son bureau est entre le cabinet du maire et le service communication de la ville. A cet égard, le Maire a dû lui rafraîchir la mémoire sur les fameuses factures qui font l’objet d’une enquête ouverte par le procureur de la République… Sujet sur lequel les deux élus sont toujours restés très solidaires : aucune critique de ces factures et aucune présentation des documents que l’on a payé et que l’on ne retrouve pas.
Troisièmement, Henri Plagnol a pu souligner à Jacques Leroy qu’il ne pouvait se désolidariser puisqu’ils avaient ensemble contracté des emprunts toxiques en début de mandat après avoir dénoncé ceux de Nicolas Clodong, comme l’a rappelé dans son rapport la Chambre Régionale des Comptes ; que c’était leur budget qui avait était rectifié à la baisse (3 millions d’euros) par cette même chambre pour inscription de recettes inexistantes ; que toutes les délibérations du Conseil Municipal proposées par Henri Plagnol avaient été soutenues et portées en commission par Jacques Leroy.
Quatrièmement, Henri Plagnol a certainement rappelé à Jacques Leroy que l’investiture UMP, que le 1er adjoint avait espéré, lui avait été unanimement refusé au profit de Sylvain Berrios, donc que son espace politique « seul » était compromis…
Néanmoins, compte tenu des déclarations respectives de l’un et de l’autre, envers l’un et l’autre, il fallait un « petit arrangement entre amis » permettant à chacun de sortir la tête haute. C’est ainsi qu’ils ont conçu le même jour (1er juillet) leurs tracts respectifs. Henri Plagnol écrivant publiquement tout le bien qu’il pensait de Jacques Leroy dans une « lettre spéciale du maire » (mise en page, imprimée et distribuée aux frais du contribuable). De son côté, Jacques Leroy fait une simple lettre recommandée qu’il rend publique sur sa page Facebook (pas trop de diffusion tout de même des fois que…) dans l’espoir de se dédouaner des prochaines conséquences juridiques du document de 108 pages, qu’il se limite à « désapprouver », notamment concernant le fait qu’il ne lui soit pas fait de « place » dedans. Evidemment, au passage, il renonce à demander le remboursement à la ville des 100 000 euros du document pour lequel il s’était engagé un peu « vite »… encore une fois… Et les deux s’accordent pour essayer de faire porter le chapeau de l’arrêt du projet de la piscine caneton sur le fait que le budget n’a pas été voté pour éviter de mettre en avant les « boulettes » de Jacques Leroy incapable de faire avancer les marchés dans les temps et par contre capable de signer des plans où la façade ne correspond pas aux plans de coupe, sans compter que la Chambre Régionale des Comptes a montré que ce projet n’était pas financé…
A ce niveau là, la politique c’est un métier, et rien ne doit contrecarrer les ambitions de nos deux compères. Après tout, les impôts des Saint-Mauriens doivent bien servir à quelque chose…