Et si on légalisait les drogues, toutes les drogues ?

Cette semaine, c'est le ministre de l'éducation qui a relancé le débat sur la légalisation du cannabis ; la question revient d'ailleurs de façon récurrente. Toutefois, dans un pays aussi sclérosé que le nôtre, il ne faut pas s'attendre à ce que les choses bougent, la droite s'enfermant dans une posture sécuritaire, le PS courant de plus en plus après les électeurs du centre. Pourtant, d'autres pays l'ont fait et ne s'en portent pas plus mal.

Mais quitte à poser la question de la légalisation du cannabis, soyons fou, et posons celle de toutes les drogues. Non pas que je nie leur dangerosité, mais c'est bien parce qu'elles le sont, dangereuses, que je pense que l'on aurait tout intérêt à en contrôler légalement la consommation.

Dans l'état actuel des choses, la situation est un véritable scandale sanitaire. Ce sont des milliers de jeunes qui mettent leur vie en danger, souvent dans les quartiers les plus pauvres, mais pas seulement. Des milliers de jeunes qui tous les jours s'exposent à certaines maladies (Sida, hépatite, etc.), à la brutalité et surtout à la clandestinité. En effet, tout cela se fait à l'abri des regards, laissant donc prise à tous les abus.

Légaliser et contrôler, ce n'est pas comme la droite le martèle, encourager nos enfants à se droguer, au contraire, c'est leur permettre d'être en sécurité, d'être informés. C'est permettre aux professionnels de santé d'avoir accès à toute une population qui vit cachée. Bref, c'est une question de salubrité publique.

De salubrité et de sécurité publique ! La lutte contre les mafias et le trafic de drogue n'a jamais rien empêché. Jamais autant de produits interdits n'ont circulé dans nos rues, jamais les mafias n'ont autant prospéré. Légaliser les drogues, se serait mettre un sérieux coup de frein à ces officines de mort. Je n'irai pas jusqu'à dire que cela les tuerait, puisque l'on sait bien qu'elles ont des ressources inimaginables.

Quand même, quand on voit les milliards qui circulent dans les paradis fiscaux, il ne faut quand même pas être un grand sorcier pour deviner d'où provient une part importante de ces gains. Et le problème est là en fait ! L'argent sale inonde tellement toutes les strates de l'économie que lutter réellement contre les traficants de toutes sortes serait mettre à mal une économie mondiale déjà mal en point.

Tout ceci n'est de toute façon qu'utopie, parce que quand on voit de quelle façon la droite se dresse sur ses ergots dès que l'on émet l'idée de légaliser le cannabis, quand on voit la vitesse à laquelle le premier ministre et le président sortent les rames, on se dit que le trafic a de beaux jours devant lui, et que l'on a pas fini de financer une lutte perdue d'avance.