En général, quand on parle de la Belgique, c'est soit qu'il y a une crise politique, soit qu'il y a une poussée des séparatistes flamands aux élections ; les deux sont souvent compatibles d'ailleurs. Ce week-end, ça n'a pas loupé. Aux élections municipales, les indépendantistes flamands ont fait un carton, s'emparant de plusieurs villes dont Anvers, la deuxième du pays. Le spectre d'une explosion de la Belgique a été de nouveau ressorti des placards, où il n'a pourtant pas le temps de prendre la poussière ; et ce dimanche électoral s'est résumé à une poussée des indépendantistes flamands, souvent proches de l'extrême-droite. Certes, c'est notable, mais au fond, il n'y a rien de bien neuf, en période de crise, quand les grands partis traditionnels ont renoncé à changer le monde, voire à ne serait-ce qu'améliorer un peu le quotidien des gens, ce sont ceux qui surfent sur les haines et les peurs qui ramassent la mise.
Pourtant, il y a eu un autre phénomène qui aura son importance dans les années qui viennent : l'émergence d'une nouvelle force, le PTB+. Jusque là inexistant ou presque, le Parti du travail de Belgique, qui se revendique du socialisme au sens historique du terme, a de fait effectué une véritable percée. Avec près de 14 % des voix dans certaines villes, il entre dans de nombreux conseils municipaux. Fait important, c'est dans les villes dirigées par le PS local, comme Anvers ou Liège qu'il fait ses meilleurs scores. Désormais, il y a en Belgique une alternative politique à gauche qui prend corps.
Le plus important dans tout cela vient surtout du fait que la Belgique n'est pas un cas isolé. Le bon score du PTB+ intervient après les bons résultats de la gauche radicale dans de nombreux pays : Grèce, Portugal, Espagne, France. Le vrai phénomène politique de ce début de siècle est là : la gauche, la vraie, celle qui ne se contente pas que des mots, est de retour.
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