77 ans après Fred Perry, il rejoint Bruguera, Kafelnikov, Rafter, Hewitt et Safin.
Le jour de gloire a fini par arriver : Andy Murray a donc sauvé trois balles de break après trois balles de match ratées. C’est un grand jour. Ce soir, maman lui enlèvera donc la couche avant de dormir, pendant qu’elle fera des calins à la Coupe dans la chambre d’à côté. Son Andy dort désormais paisiblement et sans veilleuse, il est relax, il s’est coupé les cheveux et même si sa dentition n’est pas celle de Djoko, il a quand même trouvé une gonzesse pour jouer au docteur, il en a souvent besoin à cause de son dos, sa meilleure excuse quand il rate un point ou qu’il s’oublie dans son froc. Désormais, il pense à mettre sa Rolex après les victoires, il fait quelques blagues à la presse qui font oublier qu’il appelle encore le kiné quand il perd.
Andy capé
Pour dépasser le stade anal sans aller se faire ponctionner par un psy, qui peut s’appeler préparateur mental, qui peut s’appeler Lendl, il faut passer par toutes les étapes que connaissent les grands garçons. Mais comme le fait souvent comprendre Rufo, tout dépend toujours de son propre trou du cul. L’US Open avait débouché sur le malentendu de quelques fractures : celle du cœur du grand-père Djoko, celle de la carrière de Federer et celle des anti-inflammatoires de Nadal. Andy ne joue pas si différemment et son jeu n’a jamais vraiment été le problème. Il n’a jamais eu de coup faible, il a toujours couru partout, il évite soigneusement les risques et les fautes directes. A choisir, il va plutôt slicer et gagner un Masters 1000 plutôt qu’un Grand Chelem. Il aurait déjà pu gagner quand Federer et Nadal étaient au top mais il a attendu de les voir disparaître pour espérer une rivalité avec le Djokovic des mauvais jours. Il l’a, et c’est sa plus grande victoire, avec ce marathon sur herbe contre Verdasco dont ce n’est absolument pas la spécialité bien sûr.
Il évite encore de faire des fautes mais il n’est plus aussi sûr qu’avant que c’est forcément lui qui la fera au mauvais moment. C’est une différence majeure qui permet à Djokovic de tranquillement laisser filer un Grand Chelem sur trois. Ca fait deux de suite face à Murray après l’US Open, on pourrait même croire à un syndrome. Mais faut quand même pas déconner.
Johansson, Stich, Ivanisevic, Roddick, Chang et Gaudio sont définitivement lâchés. Plus que un Grand Chelem et il sera Kuerten. Et avec deux, Courier. Ca commence à causer.