Magazine Psycho

Ne plus regarder en arrière

Publié le 08 juillet 2013 par Lheureuseimparfaite @LImparfaite
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Le truc difficile à accepter en fait c’est que j’ai complètement perdu le contrôle de mon corps. C’est paradoxalement à la fois une source de plaisir et de frustration.

C’est à la fois agréable de lâcher prise, de ne plus faire attention à ce que je mange. Si je sors au restau avec des amis, je ne suis plus inquiète à l’idée de chercher le plat le moins calorique. Je choisis simplement celui qui me fait le plus envie et je profite agréablement de ce moment. Même constat à la maison : je ne me soucie plus non plus d’être raisonnable et ne boude plus les occasions de m’offrir un petit plaisir gustatif !

À la fois les inévitables changements physiques qui accompagnent ce nouveau comportement alimentaire sont eux bien moins agréables à encaisser !

Si parfois j’ai conscience que je me compare un peu trop aux autres nanas, que je jalouse bêtement leurs atouts, je me rends compte que ce qui me contrarie le plus n’est pas là (ni d’ailleurs sur les pages des magazines féminins au final).

Non, j’ai surtout beaucoup de mal à faire le deuil du corps que je n’ai plus. C’est toujours assez perturbant de changer physiquement. Notre corps, l’image que l’on en a fait partie de notre identité.

Et là je ne me reconnais plus. Je ne me sens plus moi. Je ne suis plus celle que j’étais il y a un an. Et encore moins celle que j’étais il y a quatre ans…

Avant j’étais mince, vraiment mince. Et j’en été assez fière. Parce que ce corps reflétait une certaine volonté. Parce qu’il était le fruit de mes efforts pour l’entretenir. Des heures de sport et une alimentation saine.

Maintenant j’ai pris deux tailles. Ces formes ne sont pas forcément vilaines. Mais quelque part j’ai le sentiment que ce n’est pas moi. Quand je vois ces nouvelles rondeurs, immanquablement, je vois de la flemmardise, du laisser aller (et non plus du lâcher prise), de la paresse, de la mollesse, des excès de gourmandise, bref : trop de faiblesses, un manque de courage et de volonté.

La satisfaction laisse ainsi souvent place à la nostalgie et à la honte voire au dégoût (quand je suis vraiment fatiguée je me critique encore plus durement bizarrement).

Mais ça ne sert à rien de vivre dans le regret de ce qui n’est plus. Je dois essayer de m’habituer à cette nouvelle enveloppe et cesser de la comparer sans cesse à celle que j’ai perdu. Arrêter de penser que "j’étais mieux avant". Je suis différente c’est tout et pas nécessairement moins méritante ou moins aimable, mais là il me reste un gros travail avant d’en être convaincue…


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