Mais mon pied heurte le sol inégal. Je ne sais où me diriger dans les pages qui suivent, l’une écrite à l’encre noire, l’autre à l’encre rouge. Je ne comprends pas tout de suite comment il faut lire : une page sur deux ? une page après l’autre ? chaque page séparément ? à pile ou face ? Ces pages évoquent la mémoire. J’y retrouve Wilfried N’Sondé, dont j’ai vu il y a plusieurs années l’adaptation théâtrale du premier roman, et Yves Pagès (lien dans la colonne de droite). Je découvre l’écriture d’autres auteurs, dont Ananda Devi, Michel Le Bris et d’autres étonnants voyageurs.
Puis les vents nous mènent, semble-t-il à leur gré. On y cherche le centre du monde, « mais aujourd’hui le monde n’a plus de centre » (Jacques Lacarrière). Alors, une statue s’impose tombée au pied d’un arbre, ou bien sortie du geste d’un sculpteur, toutes deux faisant le balancier d’un continent à l’autre, d’une visite aux Mayas ou de la lecture de L’écume des jours… Cette partie, sans en avoir l’air, va nous disperser dans l’ensemble de la revue, notamment avec Vian et Arthur H. Si ce n’est pas le centre du monde, c’est en tout cas le milieu du livre.
Photo d'une Tête de souffrance de Pierre-Marc Debiasi