Il y a longtemps que je t’aime ****
Une œuvre au propos misérabiliste latent, qui réussit toutefois à ne pas s’engluer dans une rhétorique du malheur embrouillée et ampoulée, en abordant des thèmes forts et bouleversants, adoptant une démarche juste et délicate et usant de ses deux actrices d’exception avec une précision déconcertante.
Horton **
Horton bénéficie d’idées ludiques et fantaisistes mais son manque d’audace le condamne à adopter les codes du divertissement sage et gentiment honnête : aventure, chanson, morale, une recette enfantine de trop.
Doomsday ****
Complètement atypique, Doomsday se permet tout, nous surprend, nous effraie, nous écœure, nous amuse. Doomsday n’a rien du film-virus-zombie, c’est un film inclassable de qualité, majoritairement incompris et empli de références cinématographiques des plus calées. Un spectacle survolté, déjanté, complètement à l’ouest qui ravit surtout par son originalité et son désir d’innover et d’imposer.
Run, Fat Boy, Run **
De facture classique, la première œuvre de David Schwimmer est spontanée et récréative mais peu à peu, le rythme s’essouffle et le film finit par tourner en rond. Heureusement, l’envie de bien-faire et la bonne humeur de Schwimmer elles, sont restées intactes.
Nim’s Island *
Une désastreuse aventure qui, au-delà de son cast furieusement palpitant n’a guère d’intérêt. Un récit cousu de fil blanc, un rythme pantouflard, des situations des plus convenues et une fin traitée à la-va-comme-je-te pousse, donnant le coup de grâce. On en sort presque honteux, pour Jodie surtout.
Le Nouveau Protocole **
Souvent incohérent et maladroit, le Nouveau Protocole s’attarde sur sa dimension grand spectacle en négligeant principalement son histoire, sans cesse moins crédible.
The Darjeeling Limited ***
Pour certains, The Darjeeling Limited est un film ampoulé, emphatique et nombriliste, faisant figure de publicité pour sacs Vuitton le temps d’un long métrage esthétique misant sur les surimpressions et le temps qui passe. Pour moi, c’est tout le contraire.
REC ***
REC est un film au parti pris immersif réussi et maîtrisé qui en dépit d’une trame narrative conventionnelle et un ton prévisible, permit de renouveler le genre horrifique en misant sur une terreur de proximité presque palpable tout en parvenant à stigmatiser avec intelligence l’attitude jusqu’au-boutiste des médias.
Funny Games U.S ****
Le spectacle est injuste, intolérable et cruel, le film lui, est un brillant et terrifiant exercice de style dans lequel l’absurdité et le sadisme sont rois. Mêlant le réel à la fiction, Funny Games U.S est une oeuvre complexe, hybride, bougrement intelligente, qui émeut, révolte et fait réfléchir, le tout simultanément et de manière très confuse, le spectateur étant la pièce maîtresse du film, il se sent presque coupable d'avoir assisté à une farce humaine aussi nihiliste que cynique.