La cinquantième année représente un tournant ; on regarde en arrière avec inquiétude pour mesurer le chemin parcouru, et l'on demande en secret s'il continuera à monter. Je revis en pensée le temps que j'avais vécu. De même que, de ma maison, j'embrassais du regard la chaîne des Alpes et la vallée qui descendait en pente douce, je contemplais ces cinquante années passées et je dus convenir que je serais impie si je n'était pas reconnaissant. Après tout, il m'avait été donné plus, infiniment plus que ce que j’avais attendu ou espéré d'atteindre. (...) j'étais demeuré libre et indépendant de tout emploi et de toute profession, mon travail était ma joie et plus encore, il avait donné la joie à d'autres.