Au vu des rebondissements du
lendemain vers Bagnères-de-Bigorre, on en est moins certain désormais. Car,
bizarrement, à l’exception de son leader, l’équipe Sky -si brillante et
omniprésente la veille- a disparu ce jour-là des écrans radar ! Comprennne
qui pourra dans un cyclisme qui a du mal à échapper aux questions gênantes et aux
insinuations. L’ombre d’Armstrong plane toujours sur la course et le fait que
le nouveau maillot jaune ait approché de 15 secondes le temps de référence de
l’extra-terrestre texan en 2001, laisse songeur et donne à réfléchir sur ses
exceptionnelles qualités de grimpeur.
Pour l’heure on en est là, à s’interroger, alors que le Tour fait repos dans les environs de Saint-Nazaire. Qu’en déduire ? Que bon nombre d’outsiders ont déjà perdu toutes leurs illusions : Rodriguez, Talansky, Andy Schleck, Evans, Rolland, Pinot, Hesjedal et Van Garderen, entre autres. Et que Garmin et BMC notamment peuvent envoyer un SOS à leur commanditaires pour les avertir du désastre et sauver leurs âmes en peine !
Désormais c’est le podium qui est en jeu et Richard Porte, l’équipier le plus proche de Froome, peut y dire adieu lui aussi vingt-quatre heures après une performance qui l’avait hissé en deuxième position du classement général ! Lendemain difficile pour le vainqueur de Paris-Nice ou manœuvre stratégique pour mieux rebondir contre la montre ? On le saura vite. En revanche, malgré un premier coup de balai qui les a relégués à l’occasion de la première échéance pyrénéenne, l’espoir demeure pour Valverde et Contador qui misent sur des jours meilleurs ou des opportunités pour tenter de mettre dans ses petits souliers un Froome complètement abandonné par les siens au lendemain de son coup de force spectaculaire.
En attendant un éventuel coup de théâtre, rendez-vous est pris pour le chrono du Mont Saint-Michel et sur les pentes sévères et surchauffées du Mont Ventoux (15ème étape). Froome est-il capable d’en remettre une couche et de plier le Tour définitivement, ou au contraire l’opposition va-t-elle faire appel de son humiliation ? Et si le maillot jaune, sur la brèche depuis le mois de février, connaissait à son tour une baisse de régine durant la troisième semaine ?
On peut toujours croire au miracle…
Bertrand Duboux