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Petit précipité de l’utilité en art et en esthétique

Publié le 07 juillet 2013 par Lilioto

De l’utilité en art et en esthétique reste chez l’artiste une question fondamentale sur l’intention personnelle qu’il apporte dans son partage du réel et son partage au réel.

Sommes-nous missionnés au nom de l’expression culturelle à exécuter une tâche sociale sous le dictat de la distanciation ? Sommes-nous aujourd’hui guidés, pilotés, façonnés comme Bertolt Brecht le disait par « L'art de montrer le monde de telle manière que l'homme puisse le maîtriser» ? Sommes-nous habités par une posture d'être au monde des hommes ? Les expositions et notre visibilité restent-elles notre seul moyen de socialiser notre art ou notre activité ? Doit-il être impérativement socialisé ?

Cette socialisation doit-elle être le fruit d’une politique publique de l’état ou des collectivités ? L’expérience esthétique a-t-elle vocation à être contrôlée et maîtrisée par des partis ou des clans politiques qui gèrent l’espace public ? Cette socialisation de l’art et de l’artiste doit-elle être initiée puis accréditée afin de la propager dans cet éventuel partage du réel ou « au réel » par un monde projetant abusivement au nom du seul mode de l’expertise : conservateurs de musée, directeurs d’évènements publics, commissaires d’exposition, élus ? La soumission à la forme esthétique est-elle obligatoirement synonyme d’une stylisation rationnelle où règne seul le conformisme social traditionnaliste muséifiant méthodiquement la création contemporaine ?

Le partage esthétique du sensible, lorsqu’il existe encore, est-il une promesse du genre humain troublé dans son affecte au réel ? Une pratique fonctionnelle d’un exécutable de la vérité ou une fantaisie ludique de la cognition ; une praxis du mode du regard, du raisonnement ou du discours ?

L’activité du sensible :

L’art est-il qu’une mystification de l’activité du sensible ? Un mode d’apparence sous le registre de l’appartenance ?

Ce dont je suis sûr et certain, par ma pratique de l’expérience esthétique depuis trente ans, l’activité du sensible est l’un des rares champs d’expression où je n’ai pas à revendiquer un appétit d’autonomie. Ce champ de l’activité du sensible est le seul sens réel qui me révèle aux complexités du monde et m’éloigne de la dialectique du vide. Ses racines en soi sont si profondes qu’elles m’apportent ma seule et unique raison d’être ou parfois de l’inconvénient d’être.

Cette activité du sensible ne me rend pas plus ou moins humain, elle est un non-lieu tangible d’une existence présupposée.

Lili-oto « artiste » car je n’ai pas trouvé une autre charge fonctionnelle dans une société où les hommes « élus » affirment leurs propres assises sur les autres par des normes sociales obligatoires inscrites dans une sociabilité globale, dite universelle, une et indivisible. Cet espace social obtus, unilatéral lamine dogmatiquement toute forme libre et indépendante de l’esprit critique.

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