En Egypte, les islamistes ont appelé tôt, ce samedi 6 juillet, à de nouvelles manifestations
"pacifiques" en soutien au président Mohamed Morsi renversé par
l'armée. Chauffés au vif par un guide suprême, Mohamed Badie, les
partisans de l'ex-chef de l'État islamiste, pourtant légalement élu, ont multiplié les manifestations vendredi.
On dénombre déjà de nombreux morts et des blessés. Il ne s’agit
plus de se battre contre un tyran à la solde de l’Occident ! Moubarak a été
chassé mais les frères musulmans qui l’ont démocratiquement remplacé n’ont pas
su apaiser l’angoisse du pays. Bien au contraire ! Le président Morsi a
fait preuve de népotisme. Il s’est embourbé dans la corruption. Ses adversaires
voient en lui un islamiste non éclairé, dilettante et avide de pouvoir !
Son règne était compté ! Le voilà prisonnier de l’armée et destitué de
tous pouvoirs.
Dehors c’est le chaos. Anti-Morsi et Frères Musulmans se battent
en clamant leur légitimité. L’armée, toujours bien aimée du peuple, tente l’apaisement
mais se voit dépassée par l’ampleur des violences urbaines. La place Tahrir, au
cœur de Caire, retrouve sa fiévreuse activité de manifestation. Mais l’ombre de
Moubarak est loin. A présent on se bat pour l’après Morsi et on retrouve sur sa
route un opposant avec lequel, quelques mois en arrière, on avait sympathisé
pour une opposition commune à la
tyrannie du pouvoir.
Un président intérimaire, Adly Mansour, a été
nommé par l'armée ! Il a dissous la Chambre haute dominée par les
islamistes et a nommé un nouveau chef des renseignements.
Le monde entier est suspendu aux évolutions
de la tragédie égyptienne. La révolution reste en marche ballotée entre l’islamisme
séculaire et le besoin impérieux d’établir une constitution stable et digne d’un
pays au potentiel économique incontestable.
En Egypte, comme ailleurs, une
révolution prend du temps.
Le
roi Morsi n’est plus, dans sa fuite avare haines
L’auront
dûment déchu pour son cœur islamiste.
Sur
la place Tahrir de nouveau se déchaînent
Les
ventres mal nourris par les blés intégristes.
Un trop
fugace règne de l’après Moubarak
Dont
le procès perdure sous les cieux déchaînés
L’armée
revient brandir son habile matraque
En
garante de paix dans le poing policier !
Le
jasmin tunisien voit ses exhalaisons
Emporté
par le vent des furies populaires
Long
sera le chemin de la révolution
Dans
le delta du Nil où s’étend la misère.
Mansour
l’intérimaire prône l’apaisement
Tandis que l’effusion de sang ne tarit pas
Les
enfants de Morsi en brûlants résistants
Font
d’un guide suprême le sursaut du combat.
Le
chaos menaçant plane au-dessus des voiles
Des
djellabas râpés sous le soleil torride
Un
orage imminent assombrit les étoiles
L’aigle
de Saladin glatit d’humeurs acides.
Des lendemains
brumeux dans la chaleur des larmes
A l’ombre
des cercueils brandis à bout de bras
Les
martyrs des deux camps inciteront les armes
Dans
le manichéisme à rougir les débats.