Je suis un mouton. J’ai beau essayer de penser par moi-même, j’ai beau vouloir suivre mes propres lois, au final je me laisse toujours happer par les "normes" dictées dans les magazines.
Je me dis et je me répète que je suis beaucoup trop narcissique, trop superficielle, que je devrais me recentrer sur des valeurs plus nobles. Rien n’y fait, ce fichu physique à la noix me préoccupe toujours autant et ça m’agace de plus en plus.
Est-ce que je manque à ce point de confiance en moi pour souhaiter à ce point ressembler aux filles des magazines ?
Bon, je ne le souhaite pas vraiment, mais je n’assume pas non plus vraiment ce que je suis !
Trop souvent encore, je suis dans l’illusion que la seule chose qui puisse me rendre aimable serait d’avoir une plastique irréprochable. (Ce qui est de moins en moins le cas au fur et à mesures des années, youpi !)
Raisonnement parfaitement absurde et pourtant je persiste à le reproduire à l’infini ! Quelle mule bornée…
Je ne pense pas être dépourvue ni de personnalité, ni de caractère ; j’ai une bonne dose d’esprit critique ; enfin j’espère… Mais j’ai sacrément envie de me donner des claques quand je réalise l’ampleur de ma connerie parfois.
Bordel, pourquoi est-ce si difficile de s’aimer soi même ? Pourquoi arrive-t-on plus facilement à être aimant et indulgent avec les autres qu’avec soi ? Ça me dépasse complètement. Des années que je planche sur la question et les avancées sont loin d’être fulgurantes.
Et là j’ai l’impression d’être arrivée au top des mes capacités (pas si mal que ça quand on regarde de près) : je ne me déteste plus, je me tolère même pas trop mal… mais de là à m’aimer, il reste un méga gouffre.
HELP !
Au secours, j’ai besoin d’une greffe de neurones sains de toute urgence. Allez-y je suis volontaire pour une salve d’électrochocs. Parce qu’à un tel stade, même la coup-de-pied-au-cul-thérapie ne suffit plus. Il me faut un truc violent pour me sortir de cette aberrante façon de penser.
Je ne veux plus être à ce point là influençable, je ne veux plus que mon estime de moi soit à ce point dépendante de ce qu’on nous vend comme beau et digne d’intérêt.
Allez, on s’accroche, à force de blabla et de petits pas, je finirai peut être par y arriver.
En aparté.
Je ne sais pas vous, mais je trouve ce monde pas mal aliénant. D’un côté on nous sort plein de belles théories sur le développement personnel, l’estime de soi, les bienfaits de l’altruisme et de la générosité. Et de l’autre le monde semble mené par le bout du nez par le pouvoir (politique, décisionnaire, monétaire…), l’argent, et la beauté (qui bien sûr rime avec jeunesse et minceur)… Comment voulez-vous qu’on ne soit pas tous un peu fou avec un tel cocktail ?