D’abord, prendre en mains cet ouvrage qui pèse son poids de promesses. Puis le feuilleter, et voir que la couverture rouge recèle 240 pages de textes et d’images, de reproductions de tableaux, de photos, d’articles et de poèmes, d’extraits de livres parus et d’inédits… Reposer la revue parce que le désir est trop fort et qu’il faut respirer un peu, reprendre son souffle avant de plonger à nouveau dans les mots et les couleurs.
Rencontrer Borges, par l’interview, avec celle qui a partagé sa vie, par des impressions de lectures. C’est comme ça que ça commence. On pourrait craindre que cette rencontre occulte tout le reste. Au contraire, elle va ouvrir, elle va me donner envie de poursuivre. De faire se chevaucher fiction et réalité, dans le labyrinthe du monde.
Et c’est l’image du Che qui vient : celle des t-shirts, celle qu’en ont faite ses meurtriers, celle qu’entretiennent les rêves d’un monde en quête de liberté, celle que soigne un frère dans la ville de Rosario où est né Ernesto… Une image sur l’omoplate droite d’une jeune femme.
En moins de 100 pages, nous aurons lu plus de 20 auteurs, des récits, des analyses, des poèmes, des entretiens. En moins de 100 pages, nous aurons traversé le livre, la bibliothèque, Babel, le monde, pour ouvrir les yeux sur un tatouage. Intranqu’îllités fait rêver.