Chers aficionados du pixel et du saint joypad, quoi de plus grisant pour moi que de revenir encore à mes premiers amours et de vous en faire la review. Cette fois-ci, il s’agit d’un jeu de plateforme pas si classique qu’à l’accoutumée puisque son gameplay se base sur un blondinet en culottes courtes armé d’un ballon de foot. Surprenant, n’est-ce pas ? Et pourtant, le genre a déjà été étrenné par Krisalis Software avec le jeu développé sur Amiga et Super Nintendo en 1993, j’ai nommé « Soccer Kid » et cette fois-ci, c’est à l’entreprise britannique Domark Software (racheté et fusionné avec Eidos Interactive) de s’essayer à l’exercice et nous envoie dans les dents Marko’s Magic Football, sorti en 1994 sur Megadrive, Mega CD, Super Nintendo et Game Gear.
La cartouche trônant sur son réceptacle, le jeu démarre avec une intro expliquant que le Colonel Brown, propriétaire de l’usine de jouets Sterling et archétype du méchant à la fine moustache, a décidé de mettre au point un liquide mutagène radioactif verdâtre en le déversant dans les égouts, contaminant la ville et transformant les mignonnes bébêtes locales ainsi que ses créations en monstres difformes et dangereux. Notre jeune héros Marko, étant sur les lieux au moment des faits, laisse par inadvertance tomber son précieux ballon de foot dans une flaque toxique et se produit quelque chose d’extraordinaire : son cuir est désormais magique et indestructible. Fort de cet atout de taille, il part affronter le terrible colonel et sauver l’écosystème de North Sterlington. L’histoire est assez sympa, bien que pas spécialement originale hormis le côté écologique qui nous pousse à récolter des canettes vides en guise de points et pour compléter un niveau, il faut atteindre une machine polluante et rutilante. Rien de très folichon mais l’introduction étant de très bonne facture, on se dit aisément: « J’aime bien la tronche du mouflet »car à contrario de Soccer Kid, il paraît sympathique tandis que ce dernier a vraiment une gueule de cul.
Parlons maniabilité et malheureusement, à l’instar des graphismes, je suis dans le regret de vous annoncer que je ne peux pas attribuer de sans faute dans ce domaine car il y a certaines lacunes qui viennent troubler ce beau tableau. En effet, les sauts de notre tête blonde sont problématiques, notamment lors des atterrissages qui deviennent extrêmement lourds, ce qui en rend le contrôle très difficile. Malheureusement, la jouabilité pâtit aussi de la beauté de l’animation, notamment lorsque Marko encaisse un coup. Il a un mouvement de recul qui peut vous faire passer de vie à trépas en une fraction de seconde. Le meilleur exemple que je puisse donner est lorsque vous sautez d’une plateforme à une autre et que vous heurtez un ennemi que vous n’aviez pas vu, l’animation s’enclenche et vous fait souvent tomber dans une mare toxique ou une fosse remplie de piques mortelles, vous faisant perdre une vie stupidement et déclenchant chez vous une irrépressible envie de manger du plastique. Difficile de garder son calme dans de pareilles situations, surtout dans des niveaux aussi retors que celui du Cirque ou de la Forêt, dont les ennemis sont légions et vous harcèlent de toutes parts. Certains levels sont faciles et ne vous posent pas de problèmes particuliers, tandis que d’autres mettent votre système nerveux à rude épreuve. N’ayez crainte, il faut toutefois vous préciser que la tâche n’est pas impossible et que tout le monde peut venir à bout de ce jeu avec un peu de doigté et de patience car, il faut l’avouer, ce jeu n’est pas si facile que ça. Par contre, ne soyons pas trop enclins à nous arrêter aux défauts car je donne une mention spéciale aux différentes utilisations du ballon qui sont très réussies et originales. Marko peut non seulement shooter dans le ballon mais peut aussi effectuer une « bicyclette » pour frapper un ennemi qui se trouve derrière lui, lui infligeant plus de dégâts qu’une frappe normale. Il peut se servir de son cuir comme un trampoline et passer des obstacles qui ne se franchissent pas avec une méthode conventionnelle et il peut également donner un coup de tête en l’air avec son ballon pour tuer les ennemis au-dessus de lui. D’ailleurs, il peut exploser, crever sur des pointes ou être écrasé au marteau-piqueur par un ouvrier indélicat, ce bijou peut réapparaître infiniment à vos pieds quand vous le désirez. Il est vrai qu’un ballon de foot envoyé à pleine vitesse dans les gencives a le don de calmer l’agressivité d’un individu aux intentions un peu trop belliqueuses et ce jeu va vous permettre de vous en donner à coeur joie car les bestioles que vous allez croiser sont prêtes à en découdre.
Musicalement, nous avons droit à de jolies mélodies qui accompagnent bien les niveaux et certaines me sont même restées en tête. Très rythmées et sympathiques, ce point du jeu est tout à fait respectable. Par contre, en ce qui concerne les bruitages, ça ne casse pas des briques. Je considère même certains sons du jeu comme étant parfaitement insupportables, comme le bourdonnement des abeilles qui m’a presque fait saigner des oreilles après une écoute trop longue.
Graphismes: 5
Bande son: 3.5
Jouabilité: 3
Difficulté: 4 (assez difficile)
Durée de vie: 3.5
Support: Megadrive
Année: 1994
Editeur: Domark Software
Dr. Pixel
Share on Tumblr0