Je vous aurais prévenue, ne venez pas vous plaindre après, je n’accepterai aucune réclamation !
Alors, je vous l’avais bien dit, chez moi aussi sommeille une ménagère pas fée du logis, une mémère, que j’évite d’éveiller trop souvent, qu’il me plait de laisser jouer à la Belle au Bois Dormant.
Mais s’il est une machine qui n’a pas le droit au chômage ni aux congés est bien celle à laver. C’est la ronronneuse, la compagne de bien de mes soirées, la robuste qui n’a nul droit à l’erreur, celle que j’alimente en lessive, lessive qui jusqu’à peu était le dernier de mes soucis. J’avais donc opté pour un machin léger, des espèces de buvards que je glissais dans mon sac pour grimper mes 4 étages, un petit bonheur simple qui m’en faisait oublier la corvée.
Oui, mais voilà depuis peu, je me rêve en couleurs, multicolores et variées, à l’impossible cohabitation dans le tambour. Il me fallait donc chaque matin devant mes placards, réfléchir longuement pour ne pas faire déborder la panière à linge. C’est ainsi que j’ai connu des semaines bleues, rouges, vertes. Et puis blanches et noires, etc etc. Une galère honteuse car ordinaire.
Alors j’ai cédé à la tentation de la publicité, investi dans un bidon vanté à la télé, le Mir Fini le Tri, la réponse à mon problème. Enfin pas à celui des escaliers, mais bon nul n’est parfait. Dans un premier temps, pour un premier essai, j’ai mélangé torchons et serviettes, avec des draps rouges, et un pantalon noir, bravé les interdits, je suis une aventurière.
Je sens bien que celles qui n’ont pas pris la fuite, se demandent ce qu’il est advenu. Je vais être sympa, écourté l’attente, vous confier la fin de l’histoire … roulements de tambour …
Rien ne s’est passé. Toutes les couleurs sont restées à leur place, nul mélange, nul métissage. Parfait.
Je n’ai donc rien de plus à vous en dire, si ce n’est que je l’ai essayée et adoptée la nouveauté, et que oui, je reconnais pouvoir être inintéressante et chiante. Mais ça vous le saviez déjà …
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