Un saut de plus de 60 ans en arrière : l'hôtel Terminus Reine à Chaumont

06 juillet 2013

Ce fut juste un aller et retour Paris-Chaumont, où j'ai accompagné Claude à une réunion. Une occasion d'admirer un paysage vallonné et onduleux : des céréales à perte de vue, ponctuées de bosquets, juste avant la moisson, si proche ... Somptueux !

Claude m'avait parlé de cet hôtel-restaurant planté juste devant la gare de Chaumont : du plus pur style "dommages de guerre" ... mais où il avait été très bien accueilli récemment.

Effectivement, Chaumont était un très important dépôt SNCF au moment de dernière guerre. En 1944, les Alliés souhaitent désorganiser la logistique allemande. Un permier raid américain dans les premiers jours de mai manquent la cible : une trentaine de morts, bien des maisons de ville atteintes mais la gare et les voies ferrées épargnées.

Il y aura un second bombardement le 23 mai, beaucoup plus précis. Peu de victimes, cette fois, mais la gare et ce qu'il y a autour, tout est anéanti. Sauf les bâtiments de la coopérative céréalière bâtis en 1937 (aujourd'hui transformés en médiathèque).

L'hôtel Terminus d'origine n'était pas doté d'une architecture particulièrement esthétique ... Sa reconstruction en 1946-1947 ne marque pas non plus les esprits ...On doit surtout remettre la France en marche : le fameux viaduc de Chaumont, lui aussi touché, est une priorité.

En revanche, c'est un établissement demeuré tellement classique, dans la tradition de l'accueil à la française, qu'on a l'impression de faire un saut dans le passé en y pénétrant. Rien n'a changé du décor des années 50 : couleurs violentes, mobilier "genre scandinave" dans le restaurant de petit déjeuner au décor de trophées cynégétiques, chambres spartiates bien insonorisées (à noter : un téléviseur de bonne qualité et un WiFi fonctionnant parfaitement), le "bar américain" si vintage ....

Et surtout, une table de grande qualité, à prix très étudiés. En particulier, une entrecôte d'Angus Beef sauce béarnaise extraordinaire. Ce qui m'a fait penser à certaines étapes à Saulieu, ou à Roanne dans les années de mon enfance, quand nous "descendions" dans le Midi avec la Dauphine jaune de mes parents et où il fallait faire étape en cours de route ...