Lecture, écriture, visites culturelles ou autres activités cognitives contribuent bien à ralentir le déclin cognitif lié à l’âge, confirme cette petite étude de la Rush University (Chicago), qui a rapproché des résultats de tests neurologiques passés par des personnes âgées durant les 6 dernières années de leur vie, avec les données d’autopsie de leur cerveau. Ces conclusions, publiées dans la revue Neurology, plaident en faveur, pour mieux vieillir, d’une activité cognitive tout au long de la vie.
La recherche confirme que l’activité cognitive auto-déclarée, au début comme au cours en fin de vie est bien associée à un ralentissement du taux de déclin cognitif durant chaque année précédant le décès.
Il s’agit d’une petite étude de cohorte, menée auprès de 294 personnes âgées de plus de 55 ans et en moyenne de 89 ans, suivies durant 6 ans et qui ont passé chaque année des examens cliniques, des tests cognitifs et accepté de subir une autopsie du cerveau après leur décès. Par autopsie, les chercheurs ont recherché les signes physiques de démence, telles que les zones privées d’oxygène associées à la démence vasculaire, les plaques amyloïdes et les enchevêtrements de protéine tau, associés à la maladie d’Alzheimer. L’activité cognitive de vie a été évaluée par questionnaire, au moment de l’inscription à l’étude, pour chaque période de vie, l’enfance, l’âge adulte, l’âge mûr (autour de 40 ans). Le déclin cognitif a été qualifié, soit comme un diagnostic confirmé de démence, soit de déficience cognitive légère (MCI).
· L’activité cognitive au début de la vie n’est pas associée à une meilleure fonction cognitive au moment de l’inscription dans l’étude.
· Au cours du suivi, 35% des personnes ont développé une démence (35%) et 17% une MCI.
· À l’autopsie, un tiers des participants présentaient des zones « d’infarctus » dans le cerveau, 10% avaient des corps de Lewy (agrégats de protéines).
· Selon les résultats d’autopsie du cerveau, une activité cognitive soutenue, tôt dans la vie comme durant les dernières années de vie est, au même titre que l’âge du décès, le sexe et l’éducation, associée à une meilleure capacité cognitive et à un ralentissement du déclin cognitif.
· Les chercheurs estiment que l’activité cognitive pèse pour près de 15% de la variabilité dans le déclin cognitif.
En conclusion, si des activités « cérébrales » n’empêcheront pas directement le développement de la démence ou d’une déficience cognitive légère, elles sont bien de nature à ralentir le taux de déclin cognitif.
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Source: Neurology online July 3 2013 doi: 10.1212/WNL.0b013e31829c5e8a Life-span cognitive activity, neuropathologic burden, and cognitive aging (Visuel© Sandor Kacso – Fotolia.com)
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