6 juillet / Désert

Par Blackout @blackoutedition
6 juillet Désert Le pas feutré d'une pluie d'été, le cri strident des martinets en pleine ville, la plainte lugubre du bus qui s'approche et mon souffle rauque pour l'attraper. Le lancinant ballet des essuie-glaces. Le soupir des freins les portes qui claquent. Centre ville, rideaux baissés comme des paupières endormies. Un chien traverse la rue sans regarder. Parapluie. La pluie fait des claquettes... Un seul bar ouvert dans la rue commerçante, comme une pompe à essence perdue dans le désert. Jet de vapeur note aiguë dans le silence même le barman est absent, un café. Serré. Le journal local, fleuri de marronniers, un accident par-ci par-là, on dirait que même les guerres se taisent. Toutefois, le murmure souterrain et traître des augmentations estivales... Les pièces tintinnabulent sur le comptoir, on ne donne pas de pourboire à un absent. Dix heures le balayeur se réveille et draine les mégots vers la bouche d'égout. Il doit se sentir bien seul. Quelques volets claquent sur une longue nuit, une maigre file au seul boulanger du bourg, il restera des croissants ce soir. Même le vent se lève tard et j'espère que son haleine fétide chassera les nuages. Limoges a pris ses quartiers d'été.

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