Les choses sont très claires. En refusant d’accorder l’asile politique à Snowden, Hollande, tout comme son prédécesseur, se range dans le camp des « atlantistes » purs et durs. On savait que c’était bonnet blanc et blanc bonnet ; il restait à déterminer celui qui en ferait plus que l’autre. On croit savoir.
Pierre Tartakowsky, président de la Ligue des droits de l’homme, s’est ainsi adressé à François Hollande. Le lanceur d’alerte, selon lui, est « légitime à penser qu’il ne bénéficierait pas d’une justice sereine et équitable sur le territoire des États-Unis qu’il a préféré quitter ». « Il est aujourd’hui demandeur d’asile, comme défenseur des droits et lanceur d’alerte. La France s’honorerait en lui offrant l’accueil qu’il mérite à ce double titre », assure-t-il.
La presse est bien timide avec les formules du genre « attention à l’anti-américanisme primaire » ou « C’est sûr, ce n’est pas bien joli joli, mais il ne faut pas non plus en faire un fromage, les USA sont nos amis ». « Nous sommes tous américains » comme disait l’autre !
Les grosses têtes, les environnements ministériels, les « ceux qui comptent », sont d’un flou et d’une mollesses étonnante. Fleur Pellerin, Science-Po, l’ENA, ministre de quelque chose, relativise l’espionnage. Il n’y a rien de neuf sous le soleil et il convient d’attendre sagement les explications que voudront bien nous fournir les USA en étant persuadé qu’ils seront recevables et justifiés.
Replongez-vous dans le quinquennat précédent et imaginez le tollé qu’aurait déclenché une telle attitude de serpillière.
Hollande a fait plus, il a autorisé le détournement de l'avion du président Bolivien sous prétexte qu’il pouvait abriter à son bord le « lanceur d’alerte » En terme de servilité on ne fait guère mieux.