L'aventure de l'abeille

Je ne sais plus qui disait l'autre jour à la radio que l'aventure pouvait se trouver simplement au bout de sa rue, j'ai complètement adhéré ! Je ne compte plus les gens qui parcourent le monde, à grands coups d'annonces et d'heures de voyage, mais qui sont et restent pourtant tout sauf des aventuriers dans l'âme. Ils ont le look, l'attitude, les mots mais on s'aperçoit très vite que ces routards en carton sont souvent dépourvus du premier des pré-requis au voyage : savoir voir et vivre le merveilleux et l'aventure qui l'accompagne au bout de sa rue, découvrir dans le parc d'à côté, apprendre à quelques kilomètres, chez eux.

Mon aventure à moi, celle du petit matin, consiste à m'armer d'un appareil photo, focale 50mm fixe et lumineuse, et d'un café. Le soleil qui se lève joue alors avec le feuillage du grand chêne et isole ainsi tour à tour, entre lumière et mi-ombre, les fleurs qui ont réussie à passer la nuit. Les jeux de lumières sont furtifs et attirent l'oeil comme autant de surprises de l'instant et, tel une abeille qui s'affère, je passe de fleur en fleur, chacune mise en vedette l'une après l'autre dans un rayon de soleil qui semble être fait pour elle. Je vais, de réglages en mises au point, de poses en pauses, comme un voyage offert et renouvelé chaque matin naissant.

Quand les lavandes rayonnent et bourdonnent d'une seule voix c'est que le soleil s'est lassé du chêne et est assez haut pour inviter au retour d'une aventure chaque jour différente.