La maison est entourée d’oliviers. Et nous avons de la chance. Parce que, voyez- vous, il y a eu un massacre.
Cela s’est passé dans les années 80. Il y a eu une sécheresse terrible au Maroc. Les melons, les courgettes, le blé qui abondaient auparavant dans les champs ne poussaient plus. Les gens commencèrent à fuir les campagnes pour s’installer dans les grandes villes. Fès, Meknès et Casablanca gagnèrent des dizaines de milliers d’habitants. Ceux qui restèrent à la campagne devaient trouver un moyen de se nourrir. Il n’y avait plus d’eau, donc plus de melons, plus de blé, plus de fèves. Ils décidèrent alors de vendre le bois des oliviers, et de couper les arbres qui les nourrissaient. Les collines se dépeuplèrent. Un véritable drame écologique.
Mais les arbres continuent à nourrir les gens. Depuis le petit-déjeuner jusqu’au diner. Pas de véritable repas sans l’olivier. C’est quelque chose que il m’a fallut apprendre ici. Une omelette n’est pas bonne si elle n’est pas recouverte de 2 cm d’huile d’olive. Cette règle vaut aussi pour les tajines... Donc si vous comptez passer un jour par chez nous, il vaut mieux que vous aimiez les olives!
Revenons à nos arbres. Quelques uns furent laissés. Heureusement, il y a un champ de ces rescapés près de notre maison. Ils nous appartiennent pas cependant. Ce sont la propriété d’une fassie, la petite-fille d’un pacha. Evidemment, lors de la sécheresse, les gens riches n'ont pas eu à couper leurs arbres. Et ils sont très majestueux :
Nous avons replanté quelques arbres – et ce n’est qu’un début, on espère. Ils ont deux ans maintenant. Et ils ont des fleurs. Donc, potentiellement, on aura des olives. Enfin, c’est ce qu’on espérait. Mais des vents violents ont soufflé sur la région dernièrement, et c’est très mauvais pour les oliviers. Les fleurs se détachent des tiges et s’envolent. C’est dommage, mais très beau :