Pétition pour l'amélioration des conditions de soins en Algérie

Publié le 05 juillet 2013 par Kabyle @Madjid_SERRAH


Nous, citoyens Algériens, conscients de la gravité de la situation dans nos hôpitaux, rappelons la nécessité d’une mobilisation massive de la population afin de réclamer une meilleure prise en charge de nos malades, de meilleures conditions de soins ; il s’agit là de dignité humaine, prioritaire dans toute société moderne.

Le droit à l’accès aux soins est garanti par notre constitution,
(Art. 54 - Tous les citoyens ont droit à la protection de leur santé.
L'Etat assure la prévention et la lutte contre les maladies épidémiques et endémiques. )
,

et par le Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels, ratifié par l’Algérie ;

(Article 12 :  
1. Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent le droit qu'a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale qu'elle soit capable d'atteindre.
                      2. Les mesures que les Etats parties au présent Pacte prendront en vue d'assurer le plein exercice de ce droit devront comprendre les mesures nécessaires pour assurer:
a) La diminution de la mortinatalité et de la mortalité infantile, ainsi que le développement sain de l'enfant;
b) L'amélioration de tous les aspects de l'hygiène du milieu et de l'hygiène industrielle;
c) La prophylaxie et le traitement des maladies épidémiques, endémiques, professionnelles et autres, ainsi que la lutte contre ces maladies;
d) La création de conditions propres à assurer à tous des services médicaux et une aide médicale en cas de maladie.)

Un droit bafoué chaque jour pour des milliers d’Algériens qui se retrouvent seuls face à leur maladie, manque de places d’hospitalisation, éloignement des établissements de santé publique, pénuries diverses, manque de médecins spécialistes… tant de difficultés dont les plus affaiblis d’entre nous sont victimes, dans l’indifférence générale.
L’aspect le plus grave et le plus révoltant, nous semble-t-il, est évidemment la prise en charge médiocre, voire inexistante, des malades atteints de cancer. Pendant qu’ailleurs dans le monde certains cancers reculent, grâce à une prise en charge de plus en plus précoce et des techniques de dépistage de plus en plus performantes, nos malades affrontent l’absence de centres de radiothérapie et les pénuries récurrentes des produits de chimiothérapie, qui ne leur laissent presque aucun espoir de guérison.
Il est urgent de remédier à cette situation ! Les autorités compétentes tardent à tenir leurs promesses pendant  que des décès, qui auraient pu être évités, viennent allonger la liste des victimes de notre système de santé.
Le second point important à souligner est l’inégalité de couverture sanitaire à travers le territoire national. Cette grave injustice que subissent les habitants de l’intérieur du pays doit prendre fin rapidement ! Dans certaines régions les malades doivent parcourir des centaines de kilomètres pour espérer être soignés. La construction d’hôpitaux dans les régions du sud algérien est une urgence. L’installation de médecins à long terme doit y être encouragée !
Les CHU du nord n’arrivent pas à répondre aux besoins de tous les malades qu’ils reçoivent, les grandes villes, y compris la capitale, ont aussi besoin de nouvelles structures de santé.
En plus de la construction d’hôpitaux, de la modernisation de ceux existants déjà, il est nécessaire de former plus de personnel médical qualifié et paramédical ; encourager la recherche scientifique médicale, améliorer l’enseignement théorique et pratique afin que les étudiants en médecine et les jeunes médecins prétendent à l’excellence dès le début de leur exercice clinique.
Pour finir, nous insisterons sur deux autres nécessités absolues de changement, dans la médecine d’urgence, et la prise en charge des personnes âgées.
La première est quasi inexistante, les victimes d’accidents de circulation, tristement fréquents chez nous, d’accidents de travail, ou de toute autre situation nécessitant des soins en urgence, arrivent rarement à temps à l’hôpital. Il est indispensable d’augmenter le nombre d’ambulances médicalisées afin d’améliorer les conditions de transport de ce type de malades, souvent évacués par des citoyens, d’acquérir aussi des hélicoptères médicalisés afin d’agir plus rapidement et plus efficacement, de former plus de personnel qualifié pour ce genre d’interventions. Les victimes d’accidents graves doivent avoir toutes les chances de survie de leur côté, l’état doit mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour ça ; chaque vie humaine étant précieuse.
Les personnes âgées ne sont pas épargnées par l’ingratitude de notre société, la difficulté de se soigner dignement rend leur quotidien souvent insoutenable, ainsi que pour les membres de leurs familles qui se retrouvent à prodiguer des soins pour lesquels ils ne sont pas qualifiés.  Il est urgent d’initier  nos médecins à la gériatrie, de créer des services médicaux spécialisés dans la prise en charge des pathologies des personnes âgées, et de former et recruter un personnel médical et para médical capable d’intervenir à domicile.

Ces revendications nous semblent élémentaires, leur satisfaction doit être entreprise par les autorités au plus vite ! La société ne peut continuer à ignorer la souffrance de nos concitoyens qui sont dans le besoin d’être soutenus, qui, en plus des difficultés de leur maladie, n’ont pas à subir les défaillances d’un système qui assombrit leur quotidien.
Dans une société aux valeurs ancestrales de solidarité et d’entraide, nous espérons que le silence qui aggrave le désarroi des malades ne perdurera pas, les hôpitaux sont la propriété du peuple, et nous exigeons nos droits.

   
  Pour signer la pétition contactez nous à : petition.sante@gmail.com 


Premiers signataires:

-Sarah Chalal, étudiante en médecine, Tizi-Ouzou
-Sarah Brahimi, étudiante en médecine, Tizi-Ouzou
-Yasmine Cheurf, étudiante en médecine, Tizi-Ouzou
-Lyes Sam, enseignant universitaire, Tizi-Ouzou
-Djamel Benamara, animateur radio chaine 3, Alger
-Rafik Laceb, étudiant en médecine, Tizi-Ouzou
-Med Ameziane Bachtarzi, chef d'entreprise, Tizi-Ouzou
-Ithri Belateche, journaliste, Béjaia
-Madjid Serrah, étudiant, Tizi-Ouzou
-Malika Benarab-Attou, députée au parlement européen, Belgique
-Mohand Bakir, militant démocrate, France
-Karim Abranis, artiste, Tizi-Ouzou
-Amel Baba, journaliste, Alger
-Sabrina Benyahia, chargée de communication, Alger
-Kahina Idjis, journaliste, France
-Malika Arabi, écrivaine, Boumerdes
-Fatima Chafaa, artiste, Alger
-Arezki Ibersiene, journaliste, Tizi-Ouzou
-Redha Menassel, Journaliste, Alger
-Amiali Lydia, étudiante en master, Alger-Omar Sadeg, Assistant Réalisateur, Tizi-Ouzou
-Oussama Gaoues, Architecte, Oum El Bouaghi
-Ouafa Hammoutene, étudiante en recherche opérationnelle, Tizi-Ouzou
-Rachid Hamouda, TS en tourisme, Tizi-Ouzou
-Nassim Brahimi, journaliste, Djelfa
-Melissa Bouzar, étudiante en médecine, Tizi-Ouzou
-Isma Taghlit, retraitée, Tizi-Ouzou 
-
Abdenour Talah, chômeur, Tizi-ouzou-Mina Bouchenafa, administrateur dans une maison d’édition, Alger
-Noureddine Smail, étudiant en médecine, Tizi-Ouzou
-Abdenour Iguoudjil, journaliste, Tizi-Ouzou
-Rachid Bouali, étudiant en économie agroalimentaire, Bejaia
-Louannas Hadjal, Avocat, Bejaia
-Farid Aouad, éléctricien, Bejaia
-Nadir Belabbes, président de l'union des sourds-muets, Bejaia
-Gaoua Ali, étudiant en Anglais, Bejaia
-Aidat Hakim, Master en Economie Appliquée, Bejaia
-Arkoub Fawzi, environnementaliste médical, Bejaia 
-Samir Belatèche, Blogueur, Paris 
-Massifa Brihi, Ingenieur d'état en génie des procédés, Bejaia
-Fethi Zaaf, Journaliste, Saida
-Nassim Bouzit, Etudiant, Bejaia
-Sofiane Djail, chargé marketing, Bejaia
-Mousli Moussa, enseignant, Bejaia 
-Jugurtha Rekouche, étudiant en Droit, Bouria
-Nadjib Bedja, étudiant en géologie, Bejaia
-Rachid Salah, Paris
-Karim Mansouri, étudiant, Paris 
-Ahmed Semine, enseignant, Montréal
-Djamel Lounis, déssinateur de presse, Alger