Six des plus grandes banques du pays (PKO Bank Polski, Alior Bank et les filiales locales d'ING, Santander, Commerzbank et Millenium) ont en effet annoncé la création d'un système de paiement commun sur mobile, défiant ainsi ouvertement les 2 acteurs historiques. Même s'il ne s'agit pour l'instant que d'une promesse sans réelle concrétisation, la crédibilité de l'initiative est relativement bien assurée puisque les partenaires ont choisi de capitaliser sur une solution déjà existante.
Cette dernière est celle de PKO Bank Polski, que nous avions découverte au début de l'année, au sein de l'application mobile IKO. Dans sa version actuelle (qui ne préjuge pas nécessairement à 100% de ce que sera la solution commune), elle permet au consommateur de régler un achat ou d'effectuer un retrait en générant un code à usage unique sur le téléphone, qu'il suffit de reporter sur le site de commerce en ligne, sur le terminal du marchand ou sur le GAB.
Certes, ce besoin de saisie systématique, remplaçant la lecture de la carte, nuit à l'expérience client, tout comme l'impératif d'un équipement spécifique du côté commerçant risque également de constituer un frein à l'adoption. En contrepartie, l'ensemble présente l'immense avantage d'être immédiatement opérationnel, à moindre coût (de fonctionnement), notamment grâce à une compatibilité avec tous les smartphones du marché et à l'utilisation de l'infrastructure d'échanges interbancaires pour gérer les transferts.
Autre facteur d'optimisme, la clientèle des 6 banques partenaires représente 70% de la population polonaise et le projet reste ouvert aux autres établissements qui souhaiteraient le rejoindre. Tout bien pesé, le système possède donc une réelle chance de succès, qui conduit un représentant de Bank Millenium a estimer qu'il menace directement l'avenir des cartes de crédit en Pologne. Visa semble d'ailleurs prendre ce risque très au sérieux, selon certaines rumeurs.
D'autres groupements se sont constitués à travers le monde pour tenter d'imposer le paiement sur mobile (en vain jusqu'à maintenant) mais celui-ci est unique pour au moins 3 raisons : il évite, de manière très pragmatique, le "piège" du sans contact (au moins pour l'instant), il s'affranchit totalement des réseaux de paiement par carte et il rassemble uniquement des institutions financières. Voilà enfin un excellent exemple de mise à profit d'une rupture technologique (le mobile) pour tenter de dynamiter le statu quo du secteur !
Les autres pays d'Europe seront-ils prêts à répliquer ce modèle ?