« Albert Simon est mort »
a dit Laurent Delahousse ce soir au journal télévisé.
« Qui c’est ? » a
répondu ma bien-aimée.
Pour moi qui, enfant, n’avait pas
la télévision, Albert Simon c’était une voix roulant les R qui présentait la
météo sur Europe 1 après les informations.
Europe 1 était la source d’informations
radiophoniques de mes parents le matin à 7 heures et le soir à 22 heures 30, il
n’y a guère que les soirs de scrutins universels et de conclave papale que la
station nationale était écoutée à une heure différente et cette fidélité dura bien au-delà de l’avènement de la FM, pour autant, nous n'avions pas l'autocollant sur la lunette arrière de la voiture
Je ne me souvenais jamais des
prévisions, pas plus des informations, mais j’aimais entendre la voix de celui
qui me semblait probablement être un très vieil homme, voire plus.
Cette voix chevrotante faisait
un inventaire à la Prévert des régions de France, parlait de bassin aquitain et
de bassin parisien et, pendant les trois premières semaines de juillet,
terminait systématiquement par le temps qu’il fera sur la prochaine étape du Tour de France.
Cette voix était un morceau d’enfance.