Médiapart condamné: non à la censure

Publié le 05 juillet 2013 par Lino83
Médiapart condamné: non à la censure 

Face au jugement sans précédent du tribunal de Versailles, Attac apporte tout son soutien à Médiapart et va publier sur son site web les retranscriptions des enregistrements du majordome de Liliane Bettencourt.
Le Tribunal de Versailles a rendu en appel un jugement ubuesque obligeant Médiapart à retirer de son site, dans les huit jours sous astreinte de 10.000 euros par jour de retard et par infraction constatée, « de toute publication de tout ou partie de la retranscription des enregistrements illicites réalisés au domicile de Liliane Bettencourt. »

Un rapide calcul fait par Médiapart conclut que l'application de ce jugement signifierait une amende de 752 millions d'euros par mois, étant donné le nombre d'articles et de blogs d'abonnés reproduisant des extraits desdits enregistrements. Médiapart doit donc se taire ou disparaître. Car s'il n'obtempérait pas à la censure, en six mois Médiapart pourrait battre le triste record de Jérôme Kerviel, condamné lui aussi par une justice complaisante envers les puissants à l'amende grotesque de 4,9 milliards d'euros.Médiapart a pourtant pris soin, dans ses articles sur l'affaire Bettencourt, de ne retenir des transcriptions contestées que «  les seuls passages présentant un enjeu public: le respect de la loi fiscale, l'indépendance de la justice, le rôle du pouvoir exécutif, la déontologie des fonctions publiques, l'actionnariat d'une entreprise française mondialement connue » . Le jugement du tribunal de Versailles ne se donne pas le mal de réfuter cette position constante du site d'information indépendant.Face à un jugement aussi dangereux pour la liberté d'informer et la démocratie, Attac apporte son soutien total et sa chaleureuse solidarité à l'équipe de Médiapart, qui a rendu depuis sa création d'inestimables services à la transparence de la vie publique et à la démocratie dans notre pays.Afin de montrer concrètement notre solidarité face à l'absurdité de ce jugement, nous allons publier dès demain sur notre site web les retranscriptions des enregistrements contestés. Nous invitons toutes les associations et tous les citoyens à faire de même, chacun en fonction de ses moyens. Attac France, Paris, le 5 juillet 2013