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Deux thés de Miyazaki. Le premier est familier aux habitués de Thés du Japon puisqu’il s’agit du cultivar Oku-midori de Miyakonojô par M. Ôishi. Le deuxième est un cultivar Oku-yutaka, mais différent de celui de l’an dernier. Cette fois-ci il s’agit du « frère » du premier thé puique cet Oku-yutaka provient aussi de Miyakonojô, et est également produit par M. Ôishi. C’est deux sencha sont en effet très très proches et se ressemblentbeaucoup.
Même une préparation en mode compétition à du mal à bien mettre en relief leur différences. de manière très claire, les feuilles du Oku-midori (à gauche) sont bien plus jolies. Les parfums des feuilles sèches, là encore, très proches, montrent deux sencha à la torréfaction hi-ire suffisamment marquée, avec des odeurs sucrées dans des tonalités de noisettes grillées. Le côté sucre est pourtant plus lourd chez Oku-yutaka, alors que Oku-midori à un petit quelque chose de plus frais et vert.En bouche, deux thés très doux, aucune astringence génante même avec ce type d'infusion longue (4min) à l'eau bouillante.
Avec une préparation en théière, les deux sencha se ressemblent tout autant. D'abord, tendance 2013, ils me semblent plutôt légers....... mais après tout, ce n'est pas un problème, la force du goût est ce que l'on en fait, infusons plus longtemps !70°C, 1min20, 5g de feuilles pour 70ml environ.
Ces deux futsumushi sencha tiennent très bien 3 voire 4 infusions. Ils sont très doux, veloutés, ce sont des liqueurs très rondes, avec des notes de fruits secs, de fruits à coques. Oui, pas de doutes, ils se ressemblent vraiment beaucoup.
Et l'un comme l'autre, quelle longueur !
Pourtant, leurs arômes, leurs parfums, aussi proches soient-ils affichent des nuances différentes, mais qui sont bien trop subtiles pour pouvoir être expliquées clairement par des mots. Oku-midori est un peu plus "claire", un peu plus végétal.
C'est par leur impression générale plutôt que par les détails qu'ils se différencient.
Oku-midori a quelque chose de plus léger et aérien. Un thé du calme, un thé qui prend son temps, qui préférera se laisser apprécier dans la détente.
Oku-yutaka lui, possède plus de punch, pas de lourdeur pour autant, mais les arômes sont plus pleins et directs. Un thé peut être plus dynamique, une pause pendant le travail, ou un plein d’énergie le matin.
Cette année, avec les problèmes de froid, le retard en particulier avec mon fournisseur à Miyazaki, il y a bien eu un moment où j'ai cru qu'il faudrait faire sans cette année. Ouf ! Les voilà ! Ce choix de présenter deux sencha si proches ne fut pas facile à faire.... est-ce que cela vaut le coup ? Ne vaut-il pas mieux rester sur deux thés aux différences plus saisissables ? Mais en même mettre en parallèle le travail d'un même producteur n'est certainement pas sans intérêt.
Par ailleurs, le sencha Minami-sayaka aussi change, et sans être de M. Ôishi, il provient aussi de Miyakonojô.